Kaïdara d’Amadou Hampâté Bâ
illustré par Omar Ba
Notes d’Amadou Hampâté Bâ.
Introduction de Souleymane Bachir Diagne.
Introductions de Christiane Seydou et de Bérénice Geoffroy-Schneiter.
40 œuvres d’Omar Ba et 70 détails.
1 volume relié sous coffret.
288 pages, 24,5 × 33 cm.
9782364371415 2024
230,00€
Le récit iniatique de Kaïdara illustré par Omar Ba, artiste peul contemporain.
Long poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara.
Le livre
Un récit initiatique
Long poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara. Des apparitions mystérieuses — animaux, plantes, êtres polymorphes — rythment leur voyage : onze figures s’adressent à eux dans des discours énigmatiques, ponctués de la même ritournelle :
Je suis le symbole du pays des génies-nains
et mon secret appartient à Kaïdara,
le lointain, le bien proche Kaïdara…
Quant à toi, fils d’Adam, va ton chemin.
vers 124-127
N’ayant pas la moindre idée du but de leur voyage, souffrant de faim et de soif, les voyageurs cheminent à travers d’épaisses forêts, des vallées infinies et des plaines arides :
Ils marchèrent le jour, ils marchèrent la nuit, ils marchèrent
sans chercher à savoir où la route voulait les conduire.
Ils se trouvaient attirés par une force invisible et puissante.
Sans volonté aucune, ils étaient aspirés, possédés.
vers 752-755
Au terme de ce périple initiatique, les trois compagnons rencontrent Kaïdara, dieu de l’or et de la connaissance dont le conte porte le nom.
Un siège en or pur fut disposé
sur lequel trônait un être humain
à sept têtes, douze bras, et en outre pourvu
de trente pieds dénombrables.
Qui était-ce ? Kaïdara le surnaturel
qui change de forme à volonté et dont chaque forme est unique.
vers 803-808
Métaphore du cosmos, Kaïdara est une émanation de Guéno, dieu tout-puissant du panthéon peul. Sans dévoiler aux voyageurs les significations secrètes des mystères qu’ils ont rencontrés, Kaïdara offre à chacun trois bœufs chargés d’or, leur recommandant d’en faire bon usage.
Les hommes retournent alors vers la surface de la terre. «Je consacrerai tout mon or à quérir le pouvoir», dit Dembourou. «Je ferai de mon or un bien meilleur usage… j’accroîtrai mes biens en quantités abondantes», réplique Hamtoudo, qui ne rêve que de richesse matérielle. Hammadi, quant à lui, n’aspire qu’au savoir :
Je forme le vœu de consacrer mon or
à quêter le sens des symboles observés.
Hormis cela, je n’ai point d’autres rêves en tête.
Certains croiront que mon souhait est folie.
D’autres l’estimeront bien modeste ambition.
Pour moi-même cependant, il n’est de plus grand but
que puisse s’assigner un homme sur cette terre.
vers 881-887
Ainsi, Hammadi se dépouille sans regret de son or en échange de trois conseils de sagesse qui lui permettront de triompher de trois épreuves, tandis que ses deux compagnons, aveuglés par le désir de pouvoir et de possession, périront avant même de rejoindre le monde visible.
Après vingt et un ans que dura son voyage, Hammadi est de retour parmi les siens. Devenu roi, il gouverne en souverain éclairé, mais sa bonne fortune ne suffit pas à le combler : son désir le plus grand est de comprendre le sens des mystères rencontrés lors de son voyage vers Kaïdara.
Toutes les réponses à ses interrogations lui seront finalement révélées par un vieux mendiant qui demande un jour à s’asseoir à sa table. Reconnaissant en l’étrange personnage son maître d’initiation, « océan de connaissance », Hammadi lui conte son périple. En retour, le vieillard commente les onze rencontres symboliques et en dévoile les multiples significations. À chaque révélation, une lumière immense jaillit, source de joie pour Hammadi, qui parachève ainsi son initiation.
Le savoir vrai est pareil à une lumière
qui vient de haut pour fondre les ténèbres de l’ignorance
comme l’éclair qui perce le gros nuage lourd
qui obscurcit et noircit le ciel alentour.
Pénétrant une âme, il lui assure joie, santé et paix ;
trois choses que les hommes souhaitent pour eux-mêmes
et ceux qu’ils aiment…
vers 2051-2057
L'auteur
Amadou Hampâté Bâ
Un esprit libre et tolérant
Écrivain et diplomate, Amadou Hampâté Bâ a œuvré toute sa vie à la préservation et à la diffusion du patrimoine littéraire et des traditions orales d’Afrique de l’Ouest.
Né aux alentours de 1901, dans une famille noble à Bandiagara (Soudan français et actuel Mali), Amadou Hampâté Bâ grandit au sein d’une société multiculturelle. Dans sa région natale, les Peuls, peuple dont sa mère est originaire, côtoient les Bambaras, les Dogons ou encore les Toucouleurs.
Amadou Hampâté Bâ reçoit l’éducation traditionnelle de la société peule musulmane et fréquente l’école coranique, où il est formé par le maître soufi Tierno Bokar, qu’on surnommait le Sage de Bandiagara, et qui exerça une profonde influence sur sa pensée et sa spiritualité. Amadou Hampâté Bâ est ensuite forcé de rejoindre « l’école des Blancs » — appelée localement « école des otages » car elle était obligatoire dans le contexte colonial pour les enfants issus de familles africaines nobles. Il y fait l’apprentissage de la langue française. En 1920, il est envoyé en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), où il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale, gravissant les échelons par concours internes.
En 1933, il demande un congé sabbatique de six mois et retourne à Bandiagara pour approfondir son enseignement du soufisme, aux côtés de Tierno Bokar. Conscient de l’objectif de formatage poursuivi par l’administration coloniale, Amadou Hampâté Bâ réaffirme au cours de ce séjour son ancrage dans les traditions peules et musulmanes.
Engagement pour la langue et les traditions peules
Remarqué par Théodore Monod, Amadou Hampâté Bâ rejoint en 1942 l’Institut français d’Afrique noire de Dakar (renommé Institut fondamental d’Afrique noire après l’indépendance du Sénégal en 1960), en tant que chercheur. Il se consacre à la collecte et à l’étude des traditions et des littératures d’Afrique de l’Ouest, sillonnant le terrain à la rencontre des griots, des chefs de villages ou de familles et des aînés détenteurs de cet héritage, au Sénégal, en Guinée, au Soudan français ou encore en Mauritanie. C’est au cours de cette période qu’il consigne les histoires, contes, proverbes et paroles de sagesse qui ont abreuvé sa vie entière et qu’il célèbrera quelques années plus tard en les restituant dans ses ouvrages, parmi lesquels figure le conte initiatique Kaïdara.
À l’indépendance du Mali, en 1960, Amadou Hampâté Bâ fonde à Bamako l’Institut des sciences humaines, avant de rejoindre le conseil exécutif de l’UNESCO, en 1962. C’est là qu’il prononce un discours essentiel en faveur de la préservation du patrimoine oral africain, et son célèbre cri d’alarme : « en Afrique, chaque vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »
En 1966, Amadou Hampâté Bâ prend part à la conférence de Bamako, initiée par l’UNESCO dans le but d’élaborer un système de transcription des langues africaines.
Le Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale (CELHTO), dédié à la collecte et à l’étude des traditions orales, est créé sur ses recommandations en 1968 à Niamey, au Niger. En 1966, il fait circuler à l’UNESCO une première version en prose du récit initiatique Kaïdara. Ce texte sera réécrit en vers libres et publié dès 1968 par l’association des Classiques africains, dans une version bilingue peule et française.
À partir de 1970, il se consacre pleinement à l’écriture. Il publie L’Étrange destin de Wangrin en 1973 (qui reçoit le grand prix littéraire d’Afrique noire), Jésus vu par un musulman en 1976, mais aussi plusieurs recueils de contes et récits traditionnels à succès, qui seront traduits dans de nombreuses langues — Njeddo Dewal mère de la calamité en 1985, ou encore La Poignée de poussière en 1987. À la fin de sa vie, Amadou Hampâté Bâ travaille également à son autobiographie, qui ne sera publiée qu’après sa mort en mai 1991, en deux volumes : Amkoullel l’enfant peul paraît en 1991 et Oui mon commandant ! en 1994.
En 1974, l’Académie française lui décerne le prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.
La transmission des savoirs et des symboles par la poésie
Empruntant à la cosmogonie peule, mais aussi à toutes les cultures voisines qu’il côtoie tout au long de sa vie, Amadou Hampâté Bâ enrichit le conte Kaïdara des symboles et mystères propres au chemin initiatique traditionnel.
La figure de Kaïdara est éminemment symbolique : émanation de Guéno, métaphore du cosmos, il symbolise à la fois l’or et la connaissance. Il nous enseigne que l’or procure le bonheur s’il est bien utilisé dans la recherche du savoir, mais qu’il peut au contraire précipiter la perte de celui qui n’en fera pas le meilleur usage.
Kaïdara, certes, c’est moi ! me voici !
Je suis le lointain parce que je suis sans forme
et tout le monde n’a pas le don de me deviner,
de recevoir mon enseignement et d’en profiter.
Je suis Kaïdara le bien proche parce qu’il n’existe
ni obstacle ni distance entre les autres et moi.
vers 2438-2443
Le « mystérieux pays de Kaïdara » dans lequel cheminent Hammadi, Hamtoudo et Dembourou est le pays des génies-nains. Il s’agit, pour les Peuls, d’un domaine intermédiaire entre le pays de clarté où vivent les êtres visibles, hommes, animaux ou plantes, et le pays de nuit profonde où séjournent les âmes des morts. Chez les génies-nains se trouvent les êtres invisibles, sujets à incarnation, qui entourent Kaïdara : des esprits, des serviteurs qui prennent le plus souvent la forme de petits vieillards, pas plus hauts que trois coudées, à la force prodigieuse.
Au cours de leur initiation mystérieuse, les voyageurs rencontrent onze figures énigmatiques, porteurs de significations philosophiques et spirituelles : un caméléon, une chauve-souris, un scorpion, un scinque, une mare pleine d’eau, une outarde, un bouc, deux arbres perdant leurs feuilles à tour de rôle, un coq qui se change en bouc qui se change en boeuf qui se change à son tour en feu, trois puits et enfin un homme portant une lourde charge de bois.
À la fin du conte, le vieux mendiant, incarnation de Kaïdara, révèle à Hammadi le sens et le secret de chacun des signes qu’il a rencontrés. Son humilité, sa patience, son renoncement aux biens matériels, sa sagesse sont ainsi récompensés.
L’initiation d’Hammadi nous apprend qu’en Afrique, chaque manifestation de vie est un signe, chargé d’un mystère sacré. Amadou Hampâté Bâ nous invite à réfléchir au sens caché des choses, à voir au-delà du monde visible, à chérir le merveilleux et à nous engager humblement sur le chemin de la connaissance.
L’ignorance doit mourir pour que vive le savoir.
Tu sauras que tu sais quand tu sauras que tu ne sais pas.
vers 2292 et 94
En transcrivant les contes qui circulent dans la société peule depuis plusieurs générations, Amadou Hampâté Bâ crée une véritable œuvre littéraire. La majesté de son style, sa langue poétique parsemée de descriptions lyriques, foisonnantes de détails, amplifient le sens de son récit et servent fidèlement l’esprit de la tradition : l’auteur poursuit un objectif didactique, chacun devant trouver dans le poème un enseignement qui lui convienne.
Retiens bien ce que tu viens d’apprendre et transmets-le de bouche à oreille jusqu’à tes petits-enfants.
Fais-en un conte pour les héritiers de ton pouvoir.
Enseigne-le à ceux dont les oreilles bienheureuses
se fixent sur une tête agréable et chanceuse.
vers 2446-2450
Certains trouveront donc dans ce conte un récit d’initiation, d’autres une histoire merveilleuse ou encore un conte agréable à lire. Un texte « futile, utile, instructif », selon la formule qui introduit Kaïdara :
Pour les bambins qui s’amusent au clair de lune, la nuit,
mon conte est une histoire fantastique.
Quand les nuits de la saison froide s’étirent et s’allongent,
à l’heure tardive où les fileuses sont lasses,
mon récit est un conte agréable à écouter.
Pour les mentons-velus et les talons-rugueux,
c’est une histoire véridique qui instruit.
Ainsi je suis futile, utile, instructif.
vers 3-10
L'iconographie
Omar Ba
Un artiste multiculturel
Né au Sénégal en 1977 d’un père sérère et d’une mère peule, Omar Ba commence sa formation artistique à l’École des beaux-arts de Dakar, dont il est diplômé en 2002. En 2003, il intègre l’École supérieure des beaux-arts de Genève.
Vingt ans après son arrivée en Europe, Omar Ba continue de vivre entre les deux pays, développant un universalisme ancré dans différentes cultures. Dans son œuvre se mêlent les influences issues de l’héritage africain dont il est dépositaire, les enseignements de son parcours composite et ses réflexions sur le monde contemporain.
L’artiste est aujourd’hui représenté par la galerie Templon et ses œuvres sont présentes dans les collections du Centre national des arts plastiques en France, la Collection nationale suisse à Bâle ou encore le Louvre Abu Dhabi. Parmi ses expositions personnelles les plus récentes, on peut citer « Omar Ba. Engrenages » (Wilde Gallery, Genève, Suisse) en 2024, « Destins communs » (Kunsthalle, Mulhouse, France) en 2023, « Omar Ba : Political Animals » (Baltimore Museum of Art, Baltimore, États-Unis) et « Omar Ba : Voyage au-delà de l’illusion» (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, Belgique) en 2022.
La publication de Kaïdara illustré par Omar Ba aux Éditions Diane de Selliers sera accompagnée d’une exposition de ses oeuvres à la galerie Templon à Paris à partir de fin octobre 2024.
Une œuvre foisonnante et polysémique
Dans le paysage de la peinture contemporaine, l’œuvre d’Omar Ba fascine : son œuvre ne ressemble à aucune autre. Du papier qu’il a préalablement enduit de peinture noire ou de la toile, Omar Ba fait émerger des textures, des couleurs et des motifs foisonnants. L’artiste accorde la même attention au premier plan qu’à l’arrière-plan, conçu comme un enchevêtrement vibrionnant. Libéré des règles de la perspective, il télescope les échelles dans tout l’espace du tableau, duquel surgissent des figures hybrides et énigmatiques, qui dessinent une cosmogonie poétique.
« Polysémique et onirique tout à la fois, la peinture d’Omar Ba déploie un sens épique du merveilleux, abolit les hiérarchies entre les règnes végétal, animal et humain, hybride les formes, mixe les techniques et les textures. Traduisant à merveille les mystères et les enseignements philosophiques que porte le conte initiatique de Kaïdara, l’artiste convoque les esprits bienveillants de son enfance dans un tourbillon de figures et de signes, faisant surgir des ténèbres sépulcrales les blancs nacrés, les roses tendres et les bleus azuréens des côtes africaines. »
Bérénice Geoffroy-Shneiter, auteur de l’introduction sur la peinture d’Omar Ba
Le peintre s’est nourri du langage symbolique d’Amadou Hampâté Bâ pour élaborer le corpus d’œuvres présenté dans l’ouvrage. Le monde épique et merveilleux qui se déploie sous nos yeux nous enchante, avant de nous inviter à dépasser le visible de la narration. La puissance et l’expressivité des compositions d’Omar Ba stimulent la réflexion sensible du spectateur, à l’écoute des allégories. L’artiste nous guide et nous éclaire, dévoilant dans nos esprits la valeur symbolique des paroles d’Amadou Hampâté Bâ. Son œuvre vivifie la leçon de sagesse et de philosophie que porte le conte Kaïdara.
« Mon but en créant des œuvres est de communiquer, d’exprimer ce que je n’arrive pas à dire avec des mots. En tant qu’artiste, je questionne le monde, mon univers, d’où je viens ; je veux dire, rappeler à la société des choses qui me semblent essentielles. Pour ce livre, je veux refléter la pensée d’Amadou Hampâté Bâ. Il ne s’agit pas seulement d’illustrer pas à pas le conte. Tout ce qui est dit dans Kaïdara reflète les apprentissages essentiels de la société africaine, le passé animiste, la culture, la tradition, la façon dont on perçoit le divin, le sacré. Avec cette œuvre, je veux montrer la sagesse de Kaïdara, et chercher comment on peut amener cette sagesse dans notre monde moderne.»
Omar Ba
Les contributeurs
Directrice de recherche honoraire au CNRS, Christiane Seydou a consacré l’ensemble de ses travaux au patrimoine oral peul. Après une formation de lettres classiques, elle apprend le peul à l’Inalco et découvre la poésie religieuse des bergers peuls. Figure pionnière de la recherche en ethnopoétique, elle enregistre, au cours de voyages sur le terrain, la littérature orale des Peuls du Macina. Avec Alfa Ibrahim Sôw, elle crée l’association des Classiques africains qui se veut une Collection Budé des classiques africains, publiant en édition bilingue poésie, épopées et contes. Ses nombreuses publications restent une référence inégalée au sein des études peules.
Diplômée d’études supérieures de l’école du Louvre et de lettres classiques à la Sorbonne, Bérénice Geoffroy-Schneiter est historienne de l’art, journaliste et critique d’art. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’histoire du regard sur les arts non-occidentaux et a publié de nombreux catalogues et ouvrages sur la parure et les arts africains : Arts Premiers (Assouline, 1999 et 2006), Arts Premiers mode d’emploi (Flammarion, 2012), Conversations intimes. Miniatures africaines, (5 Continents éditions, 2017). Elle a été commissaire de l’exposition Voyage dans ma tête. la collection des coiffes ethniques d’Antoine de Galber à la maison rouge (2010), et Monnaies & Merveilles à la Monnaie de Paris (2022).
Ancien élève de l’École normale supérieure et docteur en philosophie, Souleymane Bachir Diagne est spécialiste des questions de traduction et du dialogue entre Afrique et Occident. Après avoir enseigné la philosophie à Dakar puis à Chicago, il rejoint l’université Columbia à New York, où il dirige l’Institute of African Studies. Ses recherches s’intéressent entre autres aux traditions philosophiques d’Afrique et du monde islamique. Parmi ses ouvrages récents, on peut citer Le Fagot de la mémoire (éditions Philippe Rey, 2021) pour lequel il reçoit le prix Saint-Simon, ou encore De langue à langue. L’hospitalité de la traduction (Albin Michel, 2022).