150 ans de « Une saison en Enfer »
Il y a 150 ans, avec l’écriture de « Une saison en Enfer » son premier recueil de poésie en prose publié à compte d’auteur, Arthur Rimbaud marquait les prémices d’une révolution littéraire qui résonne encore aujourd’hui.
En cette année anniversaire du recueil, découvrez notre livre d’art où le génie de Rimbaud trouve une résonance dans la peinture moderne et offrez-vous un voyage au cœur de la pensée artistique du tournant du XXe siècle.
Un précurseur de la modernité littéraire
Né le 20 octobre 1854 à Charleville, le poète intrépide s’affranchit rapidement des conventions de style et de forme de son temps. Malgré son jeune âge, Rimbaud fait preuve dès ses premiers poèmes d’une grande précocité dans le traitement des thèmes qu’il explore : la dualité du soleil et de la chair, qu’il aborde dans le Le Dormeur du val avec un certain classicisme, mais d’où exsudent déjà des images florales et dénonciatrices de la société traditionnelle qu’il rejette. Lorsque sont publiés ses premiers poèmes, inspirés des Parnassiens – ambassadeurs de la pureté de la forme – et de Théodore de Banville en particulier, le jeune poète déclare dans une lettre vouloir être « Parnassien ou rien ».
Lié d’amitié avec son professeur de rhétorique Georges Izambard, ce dernier encourage son talent à germer en lui offrant « Les Misérables » de Victor Hugo, et lui vient par deux fois en aide lorsque l’adolescent fugue à Paris. À Paris, sa route croise rapidement celle de Paul Verlaine, marquant le début d’une association aussi passionnée que tumultueuse.
Après le « Bateau ivre » publié en 1871 qui préfigure une véritable révolution dans la forme poétique, c’est le chef-d’œuvre « Une saison en enfer » publié en 1873 qui confirme l’exceptionnelle audace créatrice de celui qui, à seulement 21 ans, cherchait à créer un nouveau langage.
Avec sa structure novatrice qui mêle la poésie, l’autobiographie, le journal intime et les récits hallucinatoires, la fusion de forme inventée par le jeune poète rompt avec les normes de compositions de l’époque. Ses poèmes explorent les profondeurs de l’âme, invitent à l’introspection et remettent en question les valeurs traditionnelles de la société de l’époque.
L’alliance visionnaire de Rimbaud et de la peinture moderne
Notre édition prend vie à travers l’union aussi onirique qu’audacieuse entre la poésie de Rimbaud et les chefs-d’œuvre de la peinture moderne. La poésie de Rimbaud est traversée par la quête d’une lumière existentielle, spirituelle et poétique. Dans son œuvre se déploie une langue nouvelle, violente et puissamment évocatrice, la sensation emporte la logique et suggère des images jamais vues.
Les mouvements impressionnistes, expressionnistes, fauvistes, futuristes, et orphistes se retrouvent dans les illustrations qui accompagnent les vers subversifs de Rimbaud. Comme le peintre impressionniste traduit la sensation pure par la couleur, notre choix iconographique met en avant la clairvoyance de la vision rimbaldienne.
À l’instar de la révolution esthétique des avant-gardes du XXe siècle, Rimbaud brise les codes établis de la représentation poétique et le jeu des couleurs, la luminosité et le choc de l’abstraction, tout comme dans la peinture moderne, résonnent avec le poète qui se veut « voyant », et pour qui « il faut absolument être moderne ».
Découvrez notre livre Poésies, Une saison en enfer, Illuminations de Rimbaud illustré par la peinture moderne