Au XIe siècle, la poétesse visionnaire Murasaki Shikibu, dame d’honneur à la cour impériale du Japon, écrivait Le Dit du Genji.  L’œuvre, considérée comme le premier roman psychologique, peint les aventures du prince Genji le Radieux, un homme d’ascendance impériale exclu du trône en raison du statut de sa mère.

Nous sommes allés voir la fabuleuse exposition « À la cour du Prince Genji, mille ans d’imaginaire japonais » au musée national des arts asiatiques – Guimet qui invite les visiteurs à se plonger dans le Japon ancien, à la découverte de l’époque Heian (794-1185) et de son art de cour.

Entre les estampes, les kimonos somptueux, les sculptures, les peintures et les objets précieux, dont les légendaires boîtes en laque de Marie-Antoinette, nous avons pu admirer toutes les richesses de l’art de cour.

dit du genji - editions diane de selliers

Les sens éveillés

Nous avons également beaucoup apprécié le parcours olfactif : l’univers des correspondances écrites et des jeux du Kodo (l’art traditionnel japonais qui consiste à apprécier les bois aromatiques selon un rituel ancestral très codifié), révèlent une société où la pudeur des mœurs ne saurait être associée à un manque d’expressivité.
En effet, les femmes de la cour devaient rester cloîtrées derrière leurs pare-vents, à l’ombre du regard masculin, y compris celui de leurs parents. La correspondance revêtait alors une importance primordiale. À cet effet, aucun détail n’est superflu : la tournure, le style calligraphique, l’insinuation de la métaphore, aussi bien que le choix de la texture du papier de lettre ou des fragrances qui l’accompagnent.

L’art du kodo nous révèle ainsi les dessous d’une société où l’esthétique, loin de se résumer aux apparences, dessert de subtils jeux de pouvoir.

Une inspiration infinie

Ce roman classique est demeuré une source d’inspiration intarissable, mille ans après sa création : des estampes aux mangas contemporains, « Le Dit du Genji » se déploie sur des supports divers et variés. L’exposition présente une série du maître Hiroshige et même une salle tapissée de planches de BD signées Inko Ai Takita. Le clou de l’exposition dévoile les quatre rouleaux tissés du maître Itaro Yamaguchi, une première intégrale de ces œuvres d’art classées « trésor national ». Des mangakas tels que Waki Yamato, avec son célèbre « Asaki yume mishi », et Sean Michael Wilson, avec son édition récente illustrée par Inko Ai Takita, apportent un souffle nouveau aux codes et aux thèmes de cette épopée littéraire.

Immense succès, réédité en 2008 et en 2015, ce livre était de nouveau épuisé.

Nous venons de le rééditer en Petite Collection dans une nouvelle fabrication reliée :  découvrez notre édition en trois volumes, présentée dans un coffret richement illustré. Les 520 peintures et 450 détails commentés par Estelle Leggeri-Bauer, professeure à l’Inalco, ouvrent une fenêtre sur les raffinements de la cour impériale de l’époque Heian (794-1185), une ère de paix et de bouillonnement artistique à Kyoto.

Découvrez notre livre Le Dit du Genji illustré par la peinture traditionnelle japonaise dans sa nouvelle fabrication.