La Collection
24,5 × 33 cm 230 €
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170 peintures préraphaélites des xɪxᵉ et xxᵉ siècles.
1 volume relié, 448 pages, 19 × 26 cm.
Yvain et Lancelot : deux chevaliers qui affrontent par amour de terribles épreuves. L’un pour reconquérir le cœur de Laudine, femme de caractère ; l’autre pour sauver la reine Guenièvre, tenue prisonnière. Ces deux œuvres – Yvain ou le Chevalier au Lion et Lancelot ou le Chevalier à la Charrette – sont considérées parmi les premiers romans français et s’inspirent de la légende des chevaliers arthuriens. Elles créent de fascinants personnages qui poursuivent une quête entre amour courtois et prouesses guerrières, dans le sillage poétique des troubadours.
Les femmes ont un rôle déterminant dans les romans de Chrétien de Troyes. Objets de conquête amoureuse, elles sont la source des plus violents tourments comme des plus grands plaisirs. Mais les personnages féminins – et notamment les personnages secondaires – sont aussi de véritables instigatrices de l’action : elles viennent résoudre par leurs stratagèmes les situations les plus épineuses dans lesquelles sont intriqués les chevaliers.
Amour, aventure, loyauté chevaleresque, combats, merveilleux, magie et féerie, ces deux récits initiatiques nous plongent au cœur de la fascinante littérature médiévale.
« À Chrétien de Troyes, la littérature doit tout ou presque ». C’est en ces mots que Philippe Walter, traducteur de Yvain ou le Chevalier au Lion, décrit cet auteur emblématique du Moyen Âge. Considéré comme l’inventeur du roman français et le père du cycle arthurien, Chrétien de Troyes (environ 1135-1185) ouvre la voie du merveilleux. Auteur d’une véritable saga chevaleresque en cinq romans, il compose simultanément Yvain ou le Chevalier au Lion et Lancelot ou le Chevalier à la Charrette, à la fin du XIIᵉ siècle. Il concrétise ainsi la légende des chevaliers arthuriens dans la littérature française, et par conséquent dans la culture médiévale européenne.
Dès le début du xɪɪᵉ siècle et tout au long des siècles suivants, les contes arthuriens connaissent un immense succès. L’œuvre la plus connue est sans aucun doute Le Morte d’Arthur, de Sir Thomas Malory (1470) qui reprend presque tous les contes. Ce chef-d’œuvre est considéré comme l’un des livres majeurs de cette période de la littérature anglaise et sera source d’inspiration pour les préraphaélites. Cet intérêt pour la littérature arthurienne a perduré jusqu’à notre époque avec des succès comme le dessin animé Merlin l’enchanteur (Studio Disney, 1963), le film Monty Python : Sacré Graal ! (Terry Gilliam et Terry Jones, 1975) ou encore la série télévisée Kaamelott (Alexandre Astier, 2005).
170 peintures préraphaélites des XIXᵉ et XXᵉ siècles, poétiques et sensibles, illustrent la quête des deux héros.
Mouvement artistique qui émerge dans l’Angleterre du milieu du XIXᵉ siècle, le préraphaélisme ouvre une porte vers le passé pour mieux réinventer le présent et l’avenir. Ces peintres – parmi lesquels Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne-Jones, William Holman Hunt, John Everett Millais ou William Morris – revendiquent un idéal de peinture qui réenchante le monde en faisant resurgir la pureté, la simplicité des couleurs, les thèmes et les compositions du Moyen Âge. Ils puisent chez Chrétien de Troyes une inspiration primitive qu’ils réinventent pour proposer à leurs contemporains un nouvel idéal de beauté.
Le corpus sélectionné pour ce livre regroupe des tableaux issus des collections de musées anglais et américains, et de très nombreuses collections privées. Certaines de ces œuvres sont reproduites pour la première fois.
Christopher Wood, un des collectionneurs les plus importants de l’art victorien, a écrit : « Je me suis peu à peu rendu compte que l’art victorien était un énorme continent submergé, attendant d’être découvert. J’ai résolu de me consacrer à cette tâche. » De nombreux spécialistes et intellectuels se sont intéressés en 1960 à ce mouvement peu étudié jusqu’alors, et aujourd’hui considéré par beaucoup d’historiens d’art comme le premier mouvement avant-gardiste anglais, au même niveau que l’impressionnisme français.
Le préraphaélisme est l’un des mouvements artistiques les plus influents de l’histoire de l’art en Angleterre, mais aussi dans toute l’Europe. Admiré par Delacroix en 1855 lors de l’Exposition universelle, ce mouvement inspire également les artistes symbolistes tels que Gustave Moreau et Odilon Redon ou ceux de la Sécession viennoise comme Gustave Klimt. Cette influence est déterminante jusqu’à notre culture visuelle actuelle. Le préraphaélisme fixe un répertoire visuel et un canon de l’imaginaire médiéval qui influence encore aujourd’hui la manière dont nous nous représentons le Moyen Âge, via notamment certaines séries hollywoodiennes ou les livres d’heroïc fantasy.
« J’entends par tableau, un beau rêve romantique de quelque chose qui n’a jamais existé et n’existera jamais, dans une lumière plus belle que toutes celles qui ont jamais brillé, dans un lieu que personne ne peut définir ou se rappeler, seulement désirer. »
Edward Burne-Jones.
« Chez eux, il y a une finesse réelle qui domine toutes les intentions de pastiche qui se produisent çà et là, comme dans notre triste école. »
Eugène Delacroix, Journal, 1855.
« M. Millais ne se rattache par aucune filiation au passé ni au présent de l’école britannique ; il s’isole complètement dans sa propre originalité. […] il étudie la nature avec l’âme et les yeux d’un artiste du quinzième siècle. »
Théophile Gauthier, Les Beaux-Arts en Europe, 1855.
« Pour être à ce point épris de réalité, cet art n’en est pas moins profondément empreint de poésie. C’est par cette passion extraordinaire du réel qu’il arrive à de si puissants effets poétiques. »
Ernest Chesneau, La Peinture anglaise, 1882.
« Et comment Salvador Dali ne serait-il pas ébloui par le surréalisme flagrant du préraphaélisme anglais ? Les peintres préraphaélites nous apportent et nous font resplendir les femmes à la fois les plus désirables et les plus effrayantes qui existent. »
Salvador Dali, « Le Surréalisme spectral de l’éternel féminin préraphaélite », Le Minotaure, n° 8, 1936.
Philippe Walter, spécialiste des mythologies chrétiennes et de l’imaginaire médiéval nous décrit la création simultanée de ces deux romans et ce qui fait d’eux des témoignages exceptionnels du patrimoine mythique chrétien, folklorique et antique. Il nous éclaire sur la signification de ce monde merveilleux à travers les grands symboles de chaque récit. Pour Yvain, la clé du roman est le lion : il représente la fierté, la bravoure, et permet à Chrétien de Troyes d’exalter la vie, au contraire des traditions chevaleresques prônant la fatalité. La clé du récit de Lancelot est la charrette, symbole à plusieurs facettes qui implique le sacrifice de l’honneur, le passage à un autre monde et le rite initiatique de héros.
Philippe Walter conclut son introduction en comparant les deux visions du héros incarnées par Yvain et Lancelot : d’un côté, le champion de toutes les causes, de l’autre le héros qui poursuit une mission intérieure au caractère plus spirituel.
Laurence des Cars, directrice du musée d’Orsay et spécialiste de l’art du xɪxᵉ et du début du xxᵉ siècle, partage avec nous la vision artistique révolutionnaire des préraphaélites et nous montre à quel point les mythes arthuriens ont influencé ce courant pictural né six cents ans plus tard. Ces deux univers partagent les mêmes références à la mythologie antique, chrétienne et folklorique. Laurence des Cars analyse plus précisément la peinture admirable d’Edward Burne-Jones, un des peintres les plus fidèles à ces thèmes et très présent dans cette édition.
Les traductions en français moderne de Philippe Walter pour Yvain et de Daniel Poirion pour Lancelot, mettent en valeur la vivacité des dialogues et restituent avec force un imaginaire évocateur.
La traduction d’Yvain en français moderne est de Philippe Walter, agrégé de lettres, médiéviste, spécialiste des mythologies chrétiennes – notamment de la littérature arthurienne – et de l’imaginaire médiéval. Nous avons choisi la traduction de Daniel Poirion pour Lancelot, agrégé de lettres, médiéviste, professeur à la Sorbonne puis directeur du programme des études médiévales de l’université de Yale jusqu’à sa mort en 1996. À la fin du volume, un appareil de notes rédigé par les traducteurs permet au lecteur de mieux saisir l’univers dans lequel évoluent Yvain et Lancelot et de comprendre les interférences entre le texte, la mythologie antique, celtique ou les références médiévales
Virginie Lérot nous éclaire sur le contexte historique, culturel et pictural des préraphaélites à travers les notices biographiques des peintres, une chronologie du préraphaélisme, et un texte sur les sources littéraires des préraphaélites.
La nouvelle traduction et la mise en forme du texte rendent toute sa saveur et sa vivacité à l’œuvre. Les tableaux délicats et précieux ponctuent délicieusement l’œuvre.
Connaissance des Arts
Le mariage est osé mais réussi.
L’œil, Virginie Duchesne
Une sublime redécouverte culturelle, tant littéraire que picturale.
L’Amour des livres
Un régal pour les sens. Une correspondance réussie entre littérature médiévale et esthétique préraphaélite.
L’objet d’art
Ce livre référence est somptueusement illustré par la peinture pré-raphaélite, comme celle de Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne- Jones, William Holan Hunt, John Everett Millais ou William Morris. L’émotion de leur œuvre fait merveille associée a une incroyable richesse des textes.
Point de vue
Merveilleuses épousailles.
Le Vif / L’Express
Ce n’est pas un livre, c’est une splendeur absolue.
Le Figaro Magazine