Le Cantique des Cantiques
Sept lectures poétiques : hébreu, grec, latin, quatre traductions en langue française
S’inscrivant dans la grande tradition des bibles polyglottes de la Renaissance, ce Cantique des cantiques présente le plus beau chant d’amour en hébreu, en regard de ses traductions en grec et latin et de quatre traductions françaises.
Le texte
« Qu’il me couvre de baisers !
Oui, tes caresses sont meilleures que le vin. »
Le Cantique des cantiques, Chapitre 1, verset 2.
(Bible Segond)
Le plus beau chant d’amour
Écrit entre le ᴠɪɪᵉ et le ᴠɪɪɪᵉ siècle avant Jésus-Christ et intégré à la Bible dans les premiers siècles de notre ère, le Cantique des cantiques — littéralement « le plus beau Chant » en hébreu —étonne et émerveille. Échange amoureux entre un homme et une femme, ces 117 vers attribués à Salomon mêlent passion et sensualité à travers métaphores et symboles qui ont alimenté les commentaires des plus grands exégètes au fil des siècles. Au-delà des différentes interprétations religieuses et philosophiques, ce texte est un poème inspiré qui exalte l’amour.
Un livre polyglotte
La tradition des Bibles polyglottes
Notre édition s’inscrit dans la tradition des Bibles polyglottes de la Renaissance qui, sous l’impulsion des humanistes — Érasme le premier —, enrichissent la Vulgate des textes grec et hébreu. Ces lectures permettent de remonter aux origines des textes sacrés et par là-même de questionner le sens du texte hébreu et les traductions établies par les docteurs de l’Église.
Une vision universelle inédite
C’est dans cet esprit humaniste que nous avons accompagné le Cantique des cantiques en hébreu, grec et latin de quatre traductions françaises : celles de la Bible de Jérusalem, de la Bible Segond, de la Bible du Rabbinat et de la Bible de Chouraqui. Une invitation à la réflexion par la présentation en parallèle des textes utilisés par les communautés catholiques, protestantes et juives ainsi que celui d’André Chouraqui, universel par sa force poétique et sa recherche linguistique. Ces différentes traductions révèlent la beauté multiple de ce poème et l’importance de chaque interprétation.
Les Bibles reproduites
La Biblia Hebraica Stuttgartensia pour l’hébreu,
La Septante pour le texte grec,
La Néo-Vulgate pour le texte latin
Les 4 traductions françaises
La Bible de Jérusalem
La Bible Segond
La Bible du Rabbinat
La Bible d’André Chouraqui
Les auteurs
Jean-Christophe Saladin est directeur de la collection « Miroir des Humanistes » aux éditions des Belles Lettres, auteur d’une Bibliothèque idéale humaniste et maître d’œuvre de l’édition intégrale bilingue des Adages d’Érasme. Il tient un blog hébergé par le Huffington Post dans lequel il traite de l’actualité à la lumière de la pensée d’Érasme. Il vient de publier L’Histoire des religions pour les Nuls aux éditions First.
Marc-Alain Ouaknin professeur des universités, de littérature comparée (Israël), docteur en philosophie et rabbin. Sur France culture, il anime et produit en collaboration avec Françoise-Anne Menager l’émission Talmudiques consacrée à la pensée juive et ses résonances dans le monde occidental et dans les autres cultures. Il est l’auteur de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier.
Des introductions passionnantes
Dans « La tradition des Bibles polyglottes », Jean-Christophe Saladin interroge le statut du Cantique des cantiques et revient sur son intégration au corpus des textes sacrés. Il raconte les aventures éditoriales et intellectuelles qu’ont été les Bibles polyglottes et les enjeux qu’elles ont soulevés dans l’Europe des humanistes et jusqu’à nos jours.
Dans « Un doux éclat de lire », Marc-Alain Ouaknin invite à cheminer avec lui du mot au sens : il dévoile de son écriture enthousiaste les principes propres à la langue hébraïque dans l’exercice d’interprétation des textes bibliques.
Des annexes essentielles pour approfondir la lecture
« La danse des mots » expose sept mots hébreux emblématiques du Cantique des cantiques. Pour chacun de ces termes, Marc-Alain Ouakin en confronte les différentes traductions, revient sur leurs différences et leurs nuances, retrouve leur racine et nous fait prendre conscience de l’infini des significations possibles. Une lecture à la fois philosophique, philologique, théologique et littéraire.
Deux regards sur le Cantique
La démarche interprétative de Marc-Alain Ouaknin dans « L’ivresse du parfum » est fondée sur les multiples sens des termes hébreux présents dans les versets du Cantique, et qui appellent intarissablement d’autres textes bibliques. Ce réseau d’indices tissé par l’auteur l’amène à rapprocher le Cantique des cantiques d’un traité de parfumerie. Une lecture sensuelle et réjouissante dont émanent les goûts, les saveurs et les significations de ce texte sacré.
Dans « Une poésie érotique religieuse », Jean-Christophe Saladin évoque les origines égyptienne, sumérienne et palestinienne du Cantiques des cantiques. Avec son regard d’historien, il étudie avec attention les pistes d’interprétation de ce texte en évoquant la poésie érotique sacrée comme lien fort entre toutes les cultures qu’il convoque, depuis les chants d’amour du dieu Vishnu jusqu’aux mariages célébrés en Syrie au xɪxᵉ siècle.
Le choix des quatre traductions françaises
« Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! » (Bible de Jérusalem)
« Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle, viens-t’en. » ( Bible Segond)
« Debout, mon amie, ma toute belle, et viens-t’en ! » (Bible du Rabbinat)
« Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même ! » (André Chouraqui)
Le Cantique des cantiques, Chapitre 2, verset 10
Nous souhaitions que chacune des communautés religieuses dont les textes sacrés comportent le Cantique des cantiques puissent se retrouver dans les lectures que nous en proposons. Nous avons donc conduit plusieurs entretiens auprès de spécialistes de différentes confessions, afin de proposer des lectures catholiques, protestantes et juives.
La Bible de Jérusalem
Pour la religion catholique, deux traductions se sont très rapidement imposées : les Bibles de Jérusalem et de Dhorme. Malgré sa qualité littéraire et poétique, la Bible de Dhorme reste toutefois très proche de la Bible de Jérusalem que nous avons finalement privilégiée en tant que texte de référence pour la communauté catholique.
La Bible Segond
En ce qui concerne la religion protestante, nous avons longtemps hésité entre le texte de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) et la Bible Segond dans sa dernière révision. La TOB nous paraissait intéressante à la fois par le côté révolutionnaire de son entreprise et par les différences qu’elle présentait avec la Bible de Jérusalem. Nous avons cependant opté pour la seconde, plus poétique et par ailleurs plus utilisée dans la liturgie protestante.
La Bible du Rabbinat
Pour le judaïsme, il nous a aussi fallu choisir entre deux traductions : celle du Rabbinat et celle d’Henri Meschonnic. La version de Meschonnic est à la fois poétique et novatrice en ce qu’elle tente de reproduire la cantillation hébraïque par des blancs typographiques. C’est cependant une version peu utilisée dans la liturgie juive, à part dans les communautés libérales, nous ne l’avons donc pas retenue. La Bible du Rabbinat s’est donc imposée, traduction de référence pour les communautés juives en général.
La traduction d’André Chouraqui
Le Cantique des cantiques d’André Chouraqui complète notre sélection avec une traduction universelle, d’une poésie qui allie l’érudition et l’intuition, la rigueur du linguiste et la vivacité du poète. D’un côté, Chouraqui souhaite rester au plus proche du texte d’origine en hébreu, cherchant la racine de chaque mot pour trouver son équivalent en français, ne déparant pas le texte de son mystère propre et de l’étrangeté qu’il a pour nous, lecteurs du xxᵉ siècle, afin que nous allions vers lui plutôt qu’il n’aille vers nous. D’un autre côté, il considère l’hébreu comme une langue vivante, parlé par lui-même quotidiennement à Jérusalem, et veut redonner vie à la tradition, délaissant les expressions toutes faites, préférant un vocabulaire concret voire cru et un présent atemporel.
Nous proposons ainsi trois visions confessionnelles différentes et un grand texte poétique pour la lecture plurielle d’un poème essentiel, aux résonances infinies.
À l’origine de notre édition
« Te voici belle, ma compagne,
te voici belle aux yeux de palombes. »
Le Cantique des cantiques, chapitre 1, verset 15. (André Chouraqui)
À l’origine de notre édition
Le désir de publier un Cantique des cantiques à la manière des Bibles polyglottes est né de la lecture de la traduction d’André Chouraqui et du plaisir poétique qui en a découlé. Son entreprise est toute différente de celle des autres versions sélectionnées. C’est « un texte rocailleux, abrupt, aux beautés sauvages et ardues » (Francine Kauffmann) qui convie naturellement à la lecture d’autres traductions en parallèle afin d’en saisir toute l’originalité. Côte à côte, les traductions éclairent les démarches et les sensibilités de leurs auteurs.
Réunion des langues et des religions
Ainsi, pour Adam, venant de adama la terre et signifiant « l’homme tiré de la terre », il choisira le néologisme « le glébeux » qu’il mettra en rapport avec « la glèbe » : « Au glébeux, il dit : […] Honnie est la glèbe à cause de toi ». Il a poursuivi le même travail pour le Coran et les Évangiles. Le premier texte étant écrit dans une langue sémitique et le second par des hommes qui, à l’exception de Luc, parlaient l’hébreu et l’araméen, Chouraqui a cherché la sonorité hébraïque sous-jacente et est parti de cette racine pour trouver son équivalent français. Ce processus de traduction n’a pas pour but de faire revenir au judaïsme toutes les religions mais de faire entendre en elles, les parcourant, la même voix divine.
Chouraqui entreprend de réunir et de réconcilier les religions et les langues, de rendre à l’humanité « une langue une et une parole unifiée ». Sa vie en est un exemple : juif né en Algérie, il entend l’hébreu à la synagogue, parle arabe en famille et français à l’école puis au lycée laïques. Ensuite il étudie le droit à Paris tout en suivant les cours d’hébreu de l’École rabbinique, résiste en France lors de l’Occupation, puis revient en Algérie avant de s’installer définitivement en Israël. Cette réunion des religions et des langues n’est donc pas qu’une utopie. Il la vit quotidiennement et la réalise par son travail minutieux et rigoureux de traduction, cherchant pour chaque racine hébraïque une racine française équivalente.
Redonner vie à la tradition
En 1951 Chouraqui publie une première traduction du Cantique des cantiques, dans une langue souple, limpide et sage. Il vit alors en France. Lorsqu’il part s’installer en Israël, parmi les pierres et les plantes qui constituèrent le paysage de la Bible, entendant résonner dans les rues et sa maison, animée par ses cinq enfants, un hébreu parlé, vivant, changeant et non plus figé et livresque, il ressent la nécessité de retraduire les textes religieux qu’il a tant étudiés. Il lui semble qu’il vient de les comprendre. Il traduit alors en poète plus qu’en savant, avec intuition plus qu’avec érudition. « Jamais je n’aurais pu conduire ainsi mon travail si l’hébreu n’était pas devenu ma langue. […] Quand je relis mes traductions du Cantique des cantiques et des Psaumes, de 1950 à 1956, elles me semblent caduques. Mon regard était flou. J’ai repris tout cela ; de façon plus précise. Quand un mot compte 80 ou 100 sens différents, comment savoir, de façon livresque, lequel est le bon ? Je ne traduis plus au vu du dictionnaire, mais en sachant, de l’intérieur, de quoi il s’agit. C’était lointain ; et tout d’un coup, c’est devenu réel. »
Les bibles polyglottes
Revue de Presse
Dans le « haut de gamme » intellectuel, on ne peut qu’admirer l’édition du Cantique des cantiques réalisée avec passion et minutie par les Éditions Diane de Selliers.
La France catholique
Même si on ne maîtrise pas les trois langues anciennes reproduites, c’est tout de même un plaisir infini de les avoir sous les yeux, de les parcourir, d’en capter la magie, de remonter aux origines du texte, tout comme il est fascinant de comparer les traductions, chaque mot étant pesé, et le sens jaillissant de l’ensemble.
Les Chroniques culturelles
L’originalité est d’en présenter une lecture plurielle en sept versions : hébraïque, grecque, latine et quatre françaises dont celles de la Bible de Jérusalem et de Chouraqui. Autant de manières et de talents pour dire, écrire, traduire ce poème aux consonances universelles.
L’Appel, Belgique
Sacre ou profane, le Cantique des cantiques reste surtout une source inépuisable d’émerveillement.
Les Échos, Thierry Gandillot
Ce livre qui appartient à l’Humanité par-delà les religions, les langues, les cultures, est à vous. Saisissez-le comme votre bien propre. Et puis cette édition par ses notes, ses traductions, ses versions qui s’interpénètrent et se complètent, en fait une version des plus précieuses. Un livre éternel.
Le Huffington Post
Jean-Christophe Saladin rappelle la tradition humaniste des bibles polyglottes, tandis que Marc-Alain Ouaknin retrace la richesse du mouvement de la langue hébraïque. Le poème résonnera longtemps dans le cœur des lecteurs.
Dimanche, Belgique
La diversité des versions bibliques reproduites traduit la richesse du Cantique et l’éventail infini de ses significations. Un livre essentiel à méditer.
L’Amour des livres
Voici à n’en pas douter un objet pour érudit ! Les Éditions Diane de Selliers publient Le Cantique des Cantiques en sept lectures poétiques.
La Liberté, Suisse
Sept traductions calligraphiées du grand poème d’amour de la Bible Charnel et mystique, le Cantique des cantiques embaume le miel, les oliviers, chante la femme aimée et l’amour de Dieu.
Pèlerin
La lecture comme une caresse.
France Culture – « Les Discussions du soir »