Mimmo Paladino
Mais qui est-il ?
Né à Naples en 1948, Mimmo Paladino, de son vrai nom Domenico Paladino, est un peintre et sculpteur italien. À la fin des années 1970, il devient l’un des acteurs majeurs de la Trans-avant-garde : mouvement minimaliste qui prône un retour au primitivisme et à l’art conceptuel. Chez Mimmo Paladino, cela se traduit notamment par une synthèse de tout ce qui a fondé l’art occidental. Il se nourrit de sources multiples puisées dans la tradition littéraire ainsi que dans l’histoire de la peinture, se référant aussi bien à l’Antiquité gréco-romaine, qu’à la culture byzantine qu’au Quattrocento ou à l’art contemporain.
Artiste internationalement reconnu, Mimmo Paladino, profondément imprégné de culture méditerranéenne, a imaginé pour chaque chant de l’Odyssée une atmosphère nouvelle, entre tradition et modernité. Il maîtrise le récit et vibre au son de la poésie antique, inventant un langage lumineux en écho au texte d’Homère. L’artiste dira de son travail : « Mes images ne veulent pas raconter l’histoire, seulement des allusions. La conception de cette œuvre est musicale. »
Tout au long de son travail, l’artiste, respectueux des contraintes imposées par le livre – le temps, l’espace la lecture – s’est autorisé des matières, des techniques différentes : aquarelle, gouache, feutre, feutre fluo, crayon noir, crayons de couleur, pastel, encre de Chine, brûlage, collage, grattage, ainsi que cette unique intervention à la feuille d’or sur fond noir. C’est ainsi qu’il s’est sans cesse renouvelé, imaginant chaque chant avec une sensibilité, une tonalité, une approche différentes, créant à chaque fois une atmosphère nouvelle. Ses œuvres sont à la fois évidentes et limpides, mystérieuses et émouvantes, chargées de réminiscences qui remontent à la nuit des temps. Comme les larmes à l’encre noire qui baignent le visage à peine esquissé de Pénélope à l’évocation du nom de son mari disparu (chant XIX, page 207) : « et larmes de couler, et visage de fondre ». Tout est dit.
Diane de Selliers
Les gestes figés des personnages définissent l’action, leurs yeux clos, loin d’être inexpressifs, révèlent l’intériorité et les émotions suggérées qui affleurent au-delà du masque. Ces œuvres au graphisme épuré témoignent d’une nette influence des arts primitifs, provoquant une émotion universelle et un enchantement. Pour Diane de Selliers, lui seul possédait le talent, la liberté, la sensibilité et la puissance nécessaires pour illustrer ce récit.