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Notre sélection de films de Noël

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18 décembre 2025

À l’approche de Noël, nous vous proposons de vous réunir en famille autour de films qui, comme les livres que nous publions, invitent au rêve, à la réflexion, au voyage intérieur. Voici une sélection toute en sensibilité : trois œuvres cinématographiques qui plaisent autant aux enfants qu’aux adultes, en dialogue avec quelques-uns des ouvrages qui ont fait le succès de la collection.

Ces séances vous offriront l’occasion de prolonger votre expérience de lecture à travers des récits porteurs de sens et de valeurs, autour desquels vous trouverez de belles occasions de partage en famille !  

Rāmāyaṇa de Valmiki
illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle

La Petite Princesse (Alfonso Cuarón, 1995, 1h37)

1914, New York : après une enfance passée en Inde, Sarah Crewe intègre un internat pour jeunes filles, tandis que son père, veuf, rejoint l’armée britannique pour combattre les Allemands. Après sa mort présumée au combat, la petite fille est contrainte de servir comme domestique pour couvrir sa pension et subit les remontrances permanentes de la directrice. Elle trouve toutefois refuge dans la conviction que toutes les filles sont des princesses, et dans les récits merveilleux que lui contait sa nourrice en Inde, qu’elle transmet à son tour à ses camarades lors de veillées nocturnes clandestines. Devant ses amies réunies dans sa mansarde mal éclairée et isolée, Sarah évoque de nombreuses fois le récit du Rāmāyaṇa : l’exil de Rāma et Sita, victimes des manigances de Kaikeyī, le rapt de Sītā dans la forêt du Citrakutā et enfin, la victoire finale de Rāma face au roi des rākṣasa.

Dans son adaptation du roman éponyme de Frances Hodgson Burnett, Alfonso Cuarón tisse le parallèle avec l’histoire du Rāmāyaṇa. À l’instar du prince Rāma, Sarah est guidée par ses valeurs – compassion, persévérance, estime d’elle-même et des autres – qui lui permettent de préserver ses valeurs dans l’adversité, et de préserver sa dignité dans les pires moments. La Petite Princesse est un récit de résilience et d’espoir face à l’adversité.

Poésies d’Emily Dickinson illustrées par la peinture moderniste américaine

Les 4 filles du Docteur March (Gillian Armstrong, 1994, 1h58)

Adapté du célèbre roman de Louise May Alcott paru en 1868, Les Quatre filles du Docteur March dépeint le quotidien de quatre sœurs à Concord, dans le Massachusetts, sur fond de guerre de Sécession. Meg et Jo sont les deux aînées, Beth et Amy les plus jeunes. Chaque jeune fille a sa propre personnalité, ses rêves et ses aspirations : chacune représente une facette de la féminité américaine en cette fin de xixe siècle. Meg est douce, maternelle, romantique ; Beth est sensible et modeste ; Amy, la cadette, est montrée comme coquette et vaniteuse, mais elle est aussi loyale et créative. Le personnage le plus fascinant – incarné par Winona Ryder –reste celui de Jo : la deuxième fille de la famille est indépendante, audacieuse, et surtout poussée par un vif désir d’écrire. Le film explore les thèmes fondamentaux des liens familiaux et du passage à l’âge adulte, tout en décrivant avec sensibilité et réalisme les affres de la création artistique et de l’expression de soi.

En quittant le foyer familial pour trouver un emploi et du temps pour écrire, Jo March s’affranchit des contraintes et des conventions sociales de l’Amérique de la fin du xixe siècle. C’est aussi ce que fit Emily Dickinson, bien que d’une manière radicalement opposée : née en 1830, elle grandit elle aussi dans le Massachusetts. Éprise de liberté et de lumière, c’est en elle qu’elle trouve l’élan émancipateur souvent refusé aux femmes de sa condition sociale.

Le Cantique des oiseaux de Farîd-ud-Dîn ‘Attâr illustré par la peinture en islam d’Orient

Azur et Asmar (Michel Ocelot, 2006, 1h30)

Dans la campagne médiévale, quelque part en Europe, deux enfants grandissent ensemble : Azur, le fils du chatelain, blond aux yeux bleus, et son presque frère, Asmar, brun aux yeux noirs, le fils de Jenane, la nourrice d’origine arabe. Les deux garçons sont brutalement séparés lorsque le père d’Azur, qui souhaite lui donner une éducation de gentilhomme, l’envoie étudier à la ville. Arrivé à l’âge adulte, ce dernier se lance pourtant dans une traversée de la Méditerranée, à la recherche de la fée des Djinns, figure légendaire des contes de son enfance. Dans sa quête, Azur retrouve Asmar, son ami d’enfance devenu rival, qui projette d’accomplir la même mission. Leur voyage les mènera dans des contrées lointaines, où ils rencontreront autant de dangers que de merveilles.

Azur et Asmar est une ode à la fraternité et à l’altérité, qui porte des valeurs universelles comme la tolérance et le courage. Michel Ocelot place le cadre du récit dans un Moyen Âge fantasmé, des deux côtés de la Méditerranée : les premières scènes rappellent les enluminures du Gothique flamboyant, tandis que le chatoiement des décors du Maghreb évoque l’architecture arabe, ou encore les miniatures persanes qui ont fait le succès du Cantique des oiseaux. Les lecteurs les plus avertis sauront même reconnaitre la Simorgh parmi les merveilleux personnages qui peuplent les aventures d’Azur et Asmar…