La Collection (etr.)
450 pages, 24,5 x 33 cm 195 €
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Poème méditatif et rencontre avec soi
Brûlés par le désir de trouver leur Roi, tous les oiseaux du monde se réunissent. Guidés par la huppe, messagère de Salomon, ils décident de s’envoler vers Sa majesté Sîmorgh, l’Être divin, qui vit sur les hauteurs du mont mythique Qâf. La huppe connaît le long et difficile voyage, elle en sait les dangers et les épreuves.
Les sept vallées
Il faudra traverser les sept vallées successives du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité, de la Perplexité, du Dénuement et de l’Anéantissement, pour parvenir enfin jusqu’au Trône royal. Mais les oiseaux hésitent à prendre leur envol, encore prisonniers des attachements terrestres. La huppe conte alors à chacun une histoire de sagesse, dans une mise en abyme qui invite à abandonner ses biens, ses amours, ses certitudes, à renoncer à soi-même pour entreprendre le voyage. Car au bout du chemin il y a l’Être Aimé, Merveille des merveilles.
Sîmorgh, l’invisible splendeur
Sîmorgh, oiseau mythique à la beauté indescriptible, est dans Le Cantique des oiseaux et la mystique d’Orient l’allégorie du Divin. La huppe la décrit comme le seul Être qui mérite d’être aimé et désiré. L’Être suprême, invisible splendeur, échappe au regard : aucun regard ne saurait soutenir son sublime éclat, Lui qui est pourtant là, au tréfonds de chaque âme. Lorsque la Sîmorgh se manifeste, c’est en rayonnant dans chaque âme et dans chaque cœur.
Seuls trente oiseaux parviennent à leur but, mais ils ne trouvent dans la Sîmorgh que le reflet d’eux-mêmes. En persan, sî morgh signifie littéralement « trente oiseaux ». ’Attâr exploite l’homonymie Sîmorgh/sî morgh pour signifier que les sept vallées sont un cheminement intérieur et qu’au terme du voyage les oiseaux ne trouvent et ne peuvent voir qu’eux-mêmes.
La recherche ardente du Divin
Les oiseaux apprennent que le seul moyen d’atteindre le Divin est de se jeter dans le feu de sa Présence et disparaître, de devenir rien pour rejoindre le Tout. À travers l’image de Sîmorgh et le cheminement des oiseaux, ’Attâr diffuse les fondements de la pensée soufie, prônant l’annihilation dans la recherche ardente du Divin.
Des histoires de sagesse
La mosaïque d’histoires qui émaillent Le Cantique des oiseaux illustre l’enseignement d’Attâr, tout en révélant son immense culture. Le poète puise en effet son inspiration à différentes sources : il reprend les figures mythiques citées dans le Coran (tels Joseph et Zoleykhâ), il invoque les héros de l’histoire de la Perse (comme le sultan Mahmûd de Ghaznî) et reprend les classiques de la littérature profane (entre autres, les amours de Madjnûn et Leylî).
Les valeurs du soufisme
Le poète persan ’Attâr (1174-1248) a embrassé le soufisme, doctrine mystique de l’islam qui invite l’homme au détachement pour mieux approcher du Divin. ’Attâr a lui-même cheminé, empruntant la voie extatique de l’amour et de l’abandon du soi. Et par la magie de l’évocation poétique, la beauté de sa langue, sa musicalité, sa force d’expression, il parvient à dire l’indicible, à montrer l’invisible et à partager avec chacun cette expérience spirituelle.
Il charge de mille symboles ces récits enchâssés dans le poème central, et les présente toujours à l’aune du soufisme. Aussi n’a-t-il de cesse d’exalter à travers eux les valeurs qui sont siennes – l’humilité, la piété, la tendresse et l’indulgence – et d’exhorter à l’abandon de soi dans la quête de l’Être Aimé.
Virtuosité de la langue
Le message spirituel d’Attâr est sublimé par la force de son imagination et de son lyrisme. La beauté des images excite l’imagination, tandis que la musique des mots charme et emporte le lecteur. La langue se déploie avec souplesse, humour parfois – à chaque fois qu’il en a l’occasion, ’Attâr a recours aux jeux de mots, parfois jusqu’au vertige –, et l’élégance du style épouse spontanément l’audace de certains néologismes.
’Attâr sait toujours ce qu’il veut dire et où il veut en venir. Par sa maîtrise narrative et une langue pure, belle, pleine de finesse et de couleurs, il captive l’attention, il permet à l’âme de saisir les vérités invisibles au plus profond d’elle-même. Il a su, par la magie de l’évocation poétique, exprimer l’indicible, dans une œuvre à la portée de tous.
Une expérience spirituelle intime et universelle
Ce que dit ’Attâr résonne au plus profond de chacun. Le lecteur chemine avec les trente oiseaux sur la voie de l’Amour, en quête de Sîmorgh. Ce chemin est semé d’obstacles, mais il s’éclaire lentement à force de patience et d’humilité. C’est par le renoncement aux illusions et à l’ego que l’on parvient à la lumière, à la fin du voyage.
La huppe guide les oiseaux vers des hauteurs célestes qui répondent aux profondeurs intimes de tous les cœurs. Le voyage des oiseaux se fait ainsi l’écho du cheminement spirituel intérieur. Il n’est pas besoin de « croire » pour apprécier Le Cantique des oiseaux : la spiritualité du poème dépasse toute croyance, qui est, selon ’Attâr lui-même, au-delà de la foi et de l’incroyance. Le chemin, les étapes, peuvent s’appréhender à travers le prisme des expériences, des quêtes personnelles et intimes de chacun. Il faut surtout, le temps d’une lecture, se laisser griser par l’émotion et goûter la saveur des mots, porté par la musique de ce chant intemporel.
Versets du Coran mentionnés dans les notes
Les notes du texte donnent les références précises des versets coraniques auxquels ’Attâr fait allusion tout au long de son poème. Pour mieux comprendre ces références sans toutefois altérer le plaisir d’une lecture immédiate du poème, le lecteur pourra retrouver ces versets dans leur intégralité à la fin de l’ouvrage.
Glossaire des noms communs et des noms propres
Le glossaire recense et définit les notions, termes et personnages principaux rencontrés tout au long du poème. Véritable outil pour le lecteur, il accompagne la compréhension du texte et permet de situer les éléments dans leur contexte historique, religieux ou littéraire.
Une nouvelle traduction, sublime et inspirée
La traduction en vers de Leili Anvar est lumineuse, élevée, vibrante. On y sent palpiter le génie du poète et on goûte la saveur puissante de sa pensée. Cette traduction tend aussi à l’excellence philologique et linguistique, se fondant sur la récente édition critique en persan du professeur Shafî’î Kadkani, qui permet une interprétation fine et précise du poème d’Attâr.
Leili Anvar a cheminé pendant quatre ans avec ’Attâr, pour livrer cette traduction habitée par la voix du poète, qui révèle la virtuosité de son esprit et de son expression. Le rythme alexandrin transpose la ligne mélodique de son chant. La lecture est limpide et cadencée, jamais on ne perçoit l’effort de traduction, jamais le choix des mots ne cède à la facilité.
Le pari était pourtant audacieux – et la tâche immense –, de vouloir à la fois exprimer le plaisir littéraire et la richesse spirituelle des 4724 distiques (9448 vers) qui composent Le Cantique des oiseaux. Mais Leili Anvar a magistralement relevé ce défi. Au point que sa traduction en vers, réalisée spécialement pour cette édition, est la seule à restituer avec autant de force et de justesse le souffle de cette épopée mystique.
« L’envol » : introduction de Leili Anvar, au cœur de la poésie soufie
Leili Anvar nous présente ’Attâr et nous initie aux arcanes de la poésie soufie. Elle prépare à la lecture en éclairant le sens profond du poème, tout en invitant à se laisser porter par son souffle lyrique.
« Pour ’Attâr, l’âme a été séparée de l’Être aimé et jetée dans le monde qui est une terre d’exil. Ainsi chaque âme porte en elle la nostalgie du temps où elle était unie au Divin ; elle aspire à retourner à son Origine. C’est pourquoi, dès l’ouverture, les oiseaux cherchent l’Être suprême, Celui qui a été loué au début du prologue comme le Créateur des mondes. Ainsi, la situation de l’âme dans le monde est déjà une souffrance, souffrance que le cheminement va amplifier car la condition même du perfectionnement est le renoncement à soi. Pour que l’Aimé advienne au miroir de l’âme, il faut se vider de l’ego, il faut s’arracher à tout ce qui n’est pas Lui.
« Le voyage de traduire »
Leili Anvar raconte son aventure de traductrice, sa démarche, les difficultés et les bonheurs qui ont jalonné son chemin.
« C’est l’insigne privilège du traducteur que d’être amené, par nécessité, à lire sans cesse l’œuvre qu’il traduit. Lire, lire encore, pour saisir les différentes strates du sens, s’imprégner de la musique, se laisser submerger par l’émotion, puis revenir à la raison. Il ne suffisait pas de traduire un texte. Il fallait se laisser guider par la huppe, traverser les vallées avec les oiseaux, se tromper avec eux, s’égarer, revenir, monter, descendre, avoir peur, espérer, se décourager, abandonner, s’abandonner, brûler, se noyer, cheminer, se laisser transporter et changer. »
Leili Anvar, traductrice et spécialiste de la littérature mystique
Leili Anvar est aussi femme de théâtre : elle conçoit et réalise des lectures-concerts autour des grandes œuvres de la spiritualité auxquelles elle prête sa voix. Elle a écrit le livret de l’oratorio Leylâ et Majnûn. L’Amour mystique, créé pour le Festival de musique sacrée de Fès en juin 2011.
Outre ses travaux universitaires, elle a coordonné en 2004 l’anthologie de poésie arabe, persane et turque : Orient. Mille ans de poésie et de peinture, pour laquelle elle a traduit les poèmes persans (Diane de Selliers, éditeur). En 2008, elle a publié Trésors dévoilés, une anthologie de l’islam spirituel et, en 2009, Rûmi ou la religion de l’amour (Éditions du Seuil).
Traductrice, spécialiste de la littérature mystique et de l’écriture féminine, elle a notamment étudié la littérature amoureuse et les développements spirituels ainsi que l’importance actuelle de la voix des femmes en Iran et en Afghanistan.
Leili Anvar, ancienne élève de l’École normale supérieure, docteur ès lettres, est actuellement maître de conférences en langues et littérature persanes à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Elle est également productrice, avec Frédéric Lenoir, de l’émission « Les Racines du ciel » sur France Culture et chroniqueuse au Monde des religions.
Un français impeccable et une rythmique très subtile.
Le Monde des religions.
Que dire de Leili Anvar ? Elle est aujourd’hui le meilleur connaisseur de la littérature persane. À la lire, on a le sentiment que de traductrice elle est devenue auteur. On est tenté de lui rendre hommage comme Goethe fit avec Gérard de Nerval pour sa traduction de Faust.
Politique magazine.
L’exactitude n’oblitère jamais le souffle poétique ; sans doute la familiarité de la traductrice avec la littérature mystique musulmane a-t-elle permis cet exploit.
Religions et Histoire.
La traduction en vers est d’une beauté incroyable. Le rythme des alexandrins non rimés confère aux mots une frappe et une grâce merveilleuse.
La Libre Belgique