Photographe de la vie quotidienne, du spectacle, du monde du travail et des techniques, Christophe Deschanel possède une sensibilité particulière qui met en scène le rapport entre ombre et lumière, dégageant une sensation de quiétude et d’apaisement.

Cette qualité transparaît dans les Triomphes de Pétrarque , où les photographies transmettent à la fois la douceur du poème et la lumière des vitraux.

Photographier un vitrail pour le figer sur du papier prend du temps. Et Christophe Deschanel a su le prendre, ce temps.

Christophe Deschanel photographiant un vitrail

Cela commence par guetter le meilleur moment de la journée pour procéder, c’est-à-dire une journée plutôt sombre pour éviter qu’une lumière trop forte ne gêne la lecture de l’œuvre, mais pas trop, pour que les couleurs restent vives. Ensuite, vient la question de l’accessibilité. La sélection iconographique réalisée pour les Triomphes a amené Christophe Deschanel à faire preuve de gymnastique, de souplesse et d’équilibre, les détails se situant parfois derrière un autel, une statue ou tout autre mobilier indéplaçable et le plus souvent à plusieurs mètres de haut. Afin que les prises de vues soient à la hauteur de l’exigence des Éditions Diane de Selliers, il était nécessaire de prendre de la hauteur et de s’élever dans ces voûtes divines.

C’est ce qu’a accompli Christophe Deschanel pour la centaine de prise de vue reproduite dans l’ouvrage, en gravissant l’échafaudage, monté dans vingt-six édifices, déplacé dans les églises d’est en ouest, du nord au sud selon les besoins de la sélection. Une fois perché à quelques mètres du sol, la maîtrise du stress fut indispensable pour faire corps avec ces jambes d’acier et ainsi bannir toutes les secousses qui flouteraient le cliché. Un moindre battement de cœur, peut, à ce moment crucial, tout gâcher. Photographier les vitraux avec son cœur, telle a été la solution adoptée par Christophe. Coupant sa respiration, il lui restait quelques secondes pour appuyer sur la « gâchette » quand le moment parfait se présentait.

Chaque capture contient en elle la sensibilité de Christophe Deschanel et contribue à l’émotion dégagée par la lecture du poème d’amour.