La Collection
25,5 × 34,6 cm, 632 pages 310 €
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84 histoires
160 peintures et fresques baroque
En 2003, Prix André-Malraux du livre d’Art pour le livre dans La Collection.
Jupiter, Europe, Narcisse et Écho, Apollon, Orphée et Eurydice… les dieux et les héros de notre culture classique se révèlent et nous guident dans un monde où se côtoient l’amour et la souffrance, la beauté et la cruauté, le pouvoir et la vengeance. Ces histoires, composées dans un style éblouissant de modernité, résonnent intensément à nos oreilles : depuis deux mille ans, Les Métamorphoses nous parlent d’amour, de femmes tantôt blessées, tantôt puissantes, ainsi que de la nature, du genre et de l’identité, et surtout de la vie qui, perpétuellement, se transforme. Au-delà du plaisir des mots et des images, la poésie mythologique offre à notre esprit une pensée réconfortante : « Rien ne périt dans le monde entier, mais tout varie » (livre XV, vers 178-179).
Par son exubérance et sa puissance narrative, la peinture baroque entre en résonance directe avec Les Métamorphoses. Couvrant essentiellement le xᴠɪɪᵉ et le début du xᴠɪɪɪᵉ siècle, 160 œuvres de maîtres, souvent inédites, dialoguent avec le texte.
Même si Savonarole organisait au xᴠɪᵉ siècle des bûchers pour « tableaux païens », la lutte de l’Église catholique contre les dieux de l’Antiquité gréco-romaine n’a jamais été d’une rigueur continue. Ainsi, Les Métamorphoses furent une source iconographique pour les artistes dès le xᴠᵉ siècle.
Mais, au xᴠɪɪᵉ siècle, les dieux païens n’inquiètent plus l’Église, ils appartiennent au monde merveilleux du mythe. Encourager la diffusion des textes antiques est même pour l’Église un moyen de renforcer un de ses éléments fondateurs : la langue latine. Ainsi, l’époque baroque, profondément chrétienne, donne une place extraordinaire à la peinture mythologique. Les artistes s’approprient la mythologie et travaillent sur des sujets directement inspirés d’Ovide
Depuis l’Antiquité, le poème d’Ovide inspire les artistes. Mais ce sont les peintres baroques qui s’en sont emparés avec le plus de vivacité. Par son exubérance et sa puissance narrative, la peinture baroque crée une résonance magistrale avec Les Métamorphoses. 160 œuvres, souvent inédites, de maîtres du XVIIe et du début du XVIIIe siècle – parmi lesquels les Carrache, Caravage, Luca Giordano, Nicolas Poussin, Peter Paul Rubens, Jacob Jordaens ou Jusepe Ribera – dialoguent avec le texte.
Un extrait des Métamorphoses, en exergue, accompagne chaque image et lui donne un éclairage immédiat.
Fantastique réservoir de légendes et de mythes, Les Métamorphoses nous racontent les aventures amoureuses des dieux et leurs subterfuges : Jupiter prend l’apparence d’un taureau pour enlever Europe, foudroyant Sémélé et donnant naissance à Bacchus, Daphné se transforme en laurier pour échapper aux avances d’Apollon, Actéon est métamorphosé en cerf et dévoré par ses chiens parce qu’il a surpris Diane nue, Neptune chevauche les flots, Phaéton incendie l’univers, Persée délivre Andromède, Orphée pleure Eurydice…
Ovide commence à écrire Les Métamorphoses en l’an 1 avant Jésus-Christ et compose ainsi le plus long poème que nous a légué l’Antiquité, dont les 11996 vers sont divisés en 15 livres. Il place ses 231 histoires mythologiques entre deux grands temps historiques : la création du monde au livre I et le règne d’Auguste au livre XV, pour nous expliquer comment l’univers à partir du chaos est parvenu à réaliser son unité. Nous reprenons ici les 84 plus belles histoires.
De la tendre volupté à la lutte désespérée contre un sentiment coupable, de la fidélité à la trahison, de l’amour filial à l’amour incestueux, de l’amour heureux au désir irrépressible, Ovide dresse un répertoire des états d’âme amoureux dans un style époustouflant d’énergie, surprenant de modernité, alternant horreur et humour, merveilleux et sensualité généreuse.
Elle a été publiée en 1927 par l’Association Guillaume-Budé, et revue en 1992 par Jean-Pierre Néraudau, spécialiste d’Ovide. Cette traduction a été établie d’après le meilleur manuscrit connu, le Marcanius 225 de Florence, qui date du ɪxᵉ siècle, et dont une reproduction photographique avait été faite spécialement pour Georges Lafaye. Nous l’avons choisie pour la poésie et la beauté qui s’en dégagent ainsi que pour sa fidélité à l’esprit d’Ovide.
Nous publions l’intégralité de l’appareil de notes rédigé par Jean-Pierre Néraudau pour l’édition de 1992 parue chez Gallimard. Ces notes, d’une extraordinaire érudition, sont un outil précieux pour la lecture des Métamorphoses : elles nous plongent dans les arcanes de la mythologie, rappellent les faits historiques et légendaires, font comprendre les croyances et les superstitions des Grecs et des Romains.
Les deux volumes parus chez Diane de Selliers sont voisins de la perfection, et la traduction du texte latin remarquable. Ces Métamorphoses sont un événement qui nous ravit et nous émeut.
Le Point, Caroline Tribot.
« Exceptionnel, cet ouvrage l’est à tous points de vue. »
Le Magazine littéraire, Jean-Jacques Brochier
Illustrées par la peinture baroque, ces 231 histoires mythologiques écrites en l’an 1 retrouvent toute leur richesse : érotisme, passion, mystères, légendes… Une œuvre d’art.
Elle, François Baudot
Un chef-d’œuvre de la poésie latine qui parle d’amour, sous toutes ses formes et sans entraves.
Lire, Armelle Godeluck
Par la puissance des compositions et l’éclat des couleurs, les œuvres répondent à l’élan poétique du texte, baroque par l’énergie de l’écriture, l’imbrication des histoires, la multiplication des angles de vue et le goût prononcé pour les effets.
L’Œil, Guillaume Morel
Une anthologie des dieux et héros de l’Olympe autant qu’un luxueux manuel d’iconographie classique.
Marianne, Léa Simone Allegra.
Diane de Selliers a reçu le prix André-Malraux dans les salons de l’hôtel Le Faubourg à Paris, le 10 décembre 2003, pour ce tire et pour l’ensemble de son œuvre.
Ce prix a été créé en 1997 pour distinguer un ouvrage consacré à l’art qui associe la pertinence d’une écriture littéraire et la qualité d’une iconographie d’exception.