La Collection
24 x 33 cm, 296 pages 170 €
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18 lithographies et 60 huiles, aquarelles, dessins, croquis et esquisses d’Eugène Delacroix.
1 volume broché sous jaquette
296 pages, 19 × 26 cm.
Quand le jeune Goethe s’empare de la légende de Faust, il en fait une tragédie de la connaissance universelle, de la jouissance totale et du salut de l’homme. Plus âgé, il dira : « Dans la traduction de Gérard de Nerval, tout reprend fraîcheur, nouveauté et esprit. » Et, devant les lithographies de Delacroix, il s’exclame : « Monsieur Delacroix a surpassé ma propre vision. » Cette édition révèle l’immense fascination de ces esprits romantiques pour le plus grand mythe que l’Allemagne ait porté.
Eugène Delacroix découvre l’univers de Goethe en assistant à Londres à une représentation de Faust. Un peu plus tard, de l’entrevue avec l’éditeur Charles Motte naît un projet d’illustrations destinées à accompagner le texte de Goethe.
Nous avons choisi de respecter la volonté exprimée par Delacroix de présenter les 18 lithographies à la suite les unes des autres, en ouverture au texte intégral, ce qui, dans l’édition de Charles Motte, ne fut pas le cas pour des raisons commerciales. Les lithographies sont reproduites dans leur format original et traitées en bichromie de façon à rendre le plus justement les détails et les contrastes, et à restituer toute leur intensité dramatique.
Réunies ainsi, les lithographies rendent mieux compte de l’originalité du peintre dans son interprétation de Faust. En effet, Delacroix fait de Méphistophélès, et non de Faust, le héros de l’œuvre, ce qui n’est pas pour déplaire à l’écrivain : « Monsieur Delacroix a surpassé ma propre vision », écrira Goethe. Chaque lithographie est accompagnée d’un extrait du texte correspondant à la scène illustrée de façon à faire ressentir au mieux les émotions qui ont inspiré Delacroix.
Illustrant chacune un passage clé de Faust, ces lithographies nous plongent dans un monde infernal peuplé de figures tourmentées, égarées par la passion, le désespoir, mais aussi de créatures démoniaques et de monstres surgissant de l’abîme. Leur puissance et leur modernité sont remarquables.
Delacroix, passionné par le mythe de Faust, ne s’est pas contenté de cette suite de lithographies et le texte de Goethe l’a inspiré tout au long de sa vie. Nous avons donc rassemblé tous les dessins, croquis, esquisses, aquarelles que l’artiste a réalisés sur ce thème et qui ont pu être identifiés. Ils accompagnent l’œuvre de Goethe et sont placés tout au long du texte aux endroits qu’ils illustrent.
Ainsi, cet ouvrage révèle, de la façon la plus expressive, les liens d’un peintre et d’un mythe, d’un mythe et d’une œuvre, d’une œuvre et d’une époque : Faust, Goethe, Delacroix et le romantisme.
Né au Moyen-Âge sous forme de conte populaire, Faust a conservé au fil des siècles sa puissance, son étrangeté et son mystère. C’est en 1788 que Goethe immortalise cette légende à travers un texte aussi somptueux que désespéré dans lequel Faust et Méphisto ne font qu’un. Un être révolté, en proie à l’errance physique et morale, bravant les interdits, tenant tête à Dieu, et dont une part voudrait la connaissance et la sagesse, l’autre la négation, le mal, le néant. Les deux personnages connaîtront une longue errance physique et morale, jusqu’à la perdition.
Faust est une œuvre violente et sombre. La solitude, l’émerveillement quasi mystique devant la nature, l’aspiration à l’idéal, le déchaînement des passions, le désespoir, le recours au surnaturel lui confèrent son caractère extraordinaire et fascinant.
La condition humaine et le salut de l’âme sont au cœur de l’œuvre de Goethe. L’angoisse d’un homme face à la réalité, son désir de puissance, son avilissement au Mal touchent au plus profond chacun d’entre nous.
Historienne d’art, conservateur général au département des Arts graphiques du Louvre, chargée du musée Delacroix, Arlette Sérullaz étudie l’influence du thème de Faust chez Goethe et les romantiques. Elle souligne la fascination que Faust et Méphisto exercent sur Delacroix, raconte l’histoire des 18 lithographies commandées à l’artiste par l’éditeur Charles Motte et nous fait comprendre la profonde concordance d’esprit de Goethe et de Delacroix.
Michel Butor, écrivain, poète, critique, présente les mythes de Faust et donne une ouverture exceptionnelle sur la seconde partie de l’œuvre de Goethe qu’il ne termina qu’en 1831, à 82 ans, un an avant sa mort. Il nous permet ainsi de mieux comprendre le long cheminement de l’auteur et l’importance primordiale de Faust dans sa vie.
La traduction de Faust par Gérard de Nerval en 1828, à l’âge de 19 ans, déclencha l’enthousiasme : l’esprit fougueux et romantique du jeune écrivain répondait aux attentes de toute une génération. Il ne s’agit pourtant pas d’une traduction des plus fidèles sur un plan littéraire. Certaines parties originellement en vers ont été traduites en prose. Pourtant, de cette traduction, Goethe dira : « Quoique en prose pour la meilleure partie, elle est très réussie » et : « Je n’aime plus lire Faust en allemand ; mais dans cette traduction française, tout reprend fraîcheur, nouveauté et esprit. »
La traduction de Gérard de Nerval, qui rend si bien les tourments, la violence, le désespoir des protagonistes, fut très appréciée d’artistes qui l’utilisèrent pour leurs propres œuvres : Berlioz et Gounod en firent des opéras, André Gide pour l’édition du théâtre complet de Goethe, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Victor Hugo qui s’en inspirèrent.
Ce que propose ce livre est bien plus qu’une traduction : un moment éblouissant de la littérature française. Goethe, Delacroix et Nerval ont réalisé l’œuvre qui illumina Méphisto.
Le Figaro, Jean-Marie Tasset
Le livre est somptueux. Une maquette parfaite, le choix judicieux de la traduction de Faust par Gérard de Nerval, les reproductions de Delacroix magnifiques.
Le Magazine littéraire, Jean-Jacques Brochier
On est ébloui par le choc de ces imaginaires d’artistes, réunis à l’ombre d’un Faust dont les fantômes et les désirs demeurent les nôtres.
Télérama, Fabienne Pascaud
Goethe lui-même n’aurait rien trouvé à redire de cette nouvelle édition de son Faust… Esthétiquement, l’ouvrage joue la carte de la bibliophilie.
Beaux-Arts Magazine, Natacha Wolinski
L’éditeur Diane de Selliers a rassemblé et imbriqué de manière remarquable ces trois expressions du grand mythe allemand. Un Faust sans faute !
Le Canard enchaîné, Jacques Lamalle
Cet ouvrage se termine par un texte brillant de Michel Butor. Remarquable.
Les Échos, Annie Coppermann
Parce que son rôle n’est pas de se substituer à l’œuvre, l’éditeur doit rester modeste ; parce qu’il prétend en faciliter l’accès, il doit être ambitieux. Le rare mérite de Diane de Selliers aura été de savoir concilier ces deux exigences de fidélité et d’autorité, d’attention et de domination dans la présentation de son Faust.
La Provence, Claude Darras
Faust, Goethe, Nerval et Delacroix, réunis dans un même ouvrage : l’événement est rare. Cet ouvrage révèle, de la façon la plus passionnante et la plus exhaustive, les liens extrêmement romantiques d’un peintre et d’un mythe, d’un mythe et d’une œuvre, d’une œuvre et d’une époque.
Impact médecin, Jean-Michel Ulmann
Diane de Selliers nous propose une alchimie remarquable : 18 lithographies et 60 dessins, huiles, aquarelles de Delacroix se mêlent aux mots de Goethe traduits par Nerval. Il faudrait être fou pour passer à côté de ce chef-d’œuvre, fou de se priver ainsi du beau.
La Revue des Deux Mondes, Aurélie Julia
Un ouvrage somptueux, qui associe la traduction, véritable re-création, du drame de Goethe par Gérard de Nerval et la vision puissante et tourmentée d’Eugène Delacroix.
Le Monde, Daniel Couty