Éloge de la folie d’Érasme
illustré par les peintres de la Renaissance du Nord
200 peintures, gravures et dessins d’artistes allemands et flamands des xᴠᵉ et xᴠɪᵉ siècles
1 volume broché. 352 pages, 26 × 19 cm.
La Petite Collection
1 volume broché. 352 pages, 26 × 19 cm. 9782364370920 2018 65 €
Érasme publie en 1511 une œuvre satirique d’une ironie mordante, donnant la parole à Dame Folie. Pour la première fois, notre édition reproduit les 82 dessins d’Holbein qui illustrent cette « déclamation » ainsi que 200 peintures des plus grands artistes allemands et flamands, fascinés par le thème de la folie et des vices humains.
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Le Livre
Écrit en 1509 par Érasme, l’Éloge de la folie détaille avec une ironie mordante les travers politiques, sociaux et religieux du xᴠɪᵉ siècle. Le thème de la folie et des vices humains inspire les artistes allemands et flamands de l’époque, et leurs œuvres traduisent les préoccupations des contemporains, tout comme les 82 dessins d’Hans Holbein le jeune, reproduits pour la première fois. Cette édition replace le chef-d’œuvre humaniste d’Érasme dans son contexte historique et culturel, et révèle la puissance et la modernité de ce texte intemporel.
L’Iconographie
Notre édition de l’Éloge de la folie est illustrée par 200 peintures, dessins et gravures d’artistes de l’époque d’Érasme partageant les mêmes questionnements sur l’homme et sur Dieu. La folie était déjà un thème récurrent chez les artistes du nord de l’Europe au xᴠᵉ siècle. Jérôme Bosch, avant Érasme, peint les travers et les péchés des hommes, fous de se détourner de la voie de Dieu. Quelques décennies plus tard, Breughel met en scène leurs joies et leurs faiblesses : ses scènes de kermesse dansent autour de la folie ; des tableaux comme La Parabole des aveugles révèlent l’inévitable fatalité mais aussi le ridicule pathétique engendré par la misère humaine.
Ces œuvres que nous reproduisons forment un large panorama de la peinture de l’époque, reflétant la richesse de la production artistique en Europe du Nord au xᴠᵉ et au xᴠɪᵉ siècle. Portraits étonnamment expressifs, fêtes et banquets villageois aux détails révélateurs, paysages flamands lumineux, scènes mythologiques et religieuses traitées dans l’esprit de la Renaissance rythment la lecture du texte d’Érasme et le ponctuent comme en écho.
Yona Pinson commente tous ces tableaux au symbolisme fort, nous entraînant dans le foisonnement des scènes pour révéler le sens exprimé dans les nombreux détails de chaque image.
Nous avons aussi choisi de présenter les 82 dessins d’Hans Holbein le Jeune réalisés dans les marges de l’édition parue en 1516 chez Froben, à Bâle. Âgé de dix-huit ans seulement, Holbein, admis au cercle humaniste de Bâle, a déjà une bonne maîtrise du latin qui lui permet d’interpréter les passages complexes de l’Éloge de la folie. Il réalise ainsi ses 82 dessins, tâche ardue qu’il accomplit en dix jours à peine, témoignage de son érudition et de son indépendance d’esprit.
Ces dessins, nettoyés des dommages du temps par un travail d’une grande méticulosité, sont publiés pour la première fois en face des passages concernés, et sont analysés avec ferveur par Yona Pinson.
Jérôme Bosch, Pieter Aertsen, Brueghel le Jeune, Bruegel l’Ancien, Quentin Metsys, Jacob Cornelisz. Van Oostanen, Jan Steen, Rogier Van der Weyden, Hans Brueghel, Jan Brueghel, Joachim Patinir, Frans Flores, Juste de Gand, Jean Fouquet, Thierry Bouts, Urs Graf, Ferdinand Bol, Lucas Van Leyden, Frans Verbeeck, Jacob Jordaens, Lucas Cranach, Hans Holbein…
Le Texte
Rentrant d’Italie et en route pour Londres, Érasme écrit le 10 juin 1508 à son ami Thomas More, juriste, philosophe, théologien, futur chancelier d’Henri VIII à la cour d’Angleterre, afin de lui annoncer l’envoi d’une « petite déclamation » qu’il lui dédie, lui demandant de la défendre contre ses futurs détracteurs… Il vient d’écrire un pamphlet satirique et humoristique, souvent caustique, qui traversera les siècles, l’Éloge de la folie, où il révèle, par le biais de Dame Folie, les bassesses des hommes quels qu’ils soient et appelle à plus de conscience morale, d’honnêteté et de vérité. Cet ouvrage est publié en 1511.
La Folie personnifiée interpelle le lecteur et, sous couvert de montrer les bienfaits qu’elle prodigue à l’humanité, critique avec une ironie mordante les travers sociaux, politiques, religieux du monde. Aucune institution, aucun individu, aucun dogme n’échappe à son jugement. Érasme annonce à travers son discours les grands débats qui animeront le xᴠɪᵉ siècle. Il nous interroge sur la nature humaine, les raisons de nos agissements et la légitimité des fondements de la société. À raison il écrit : « Je crois avoir fait un éloge de la folie mais qui n’est pas tout à fait fou. »
Jean-Christophe Saladin est directeur de la collection « Miroir des humanistes » aux éditions Les Belles Lettres et maître d’œuvre de l’édition intégrale bilingue des Adages d’Érasme. Son introduction à notre édition – claire, vivante, érudite – nous plonge au cœur du monde d’Érasme. Nous découvrons un homme pleinement engagé dans son temps, compréhensif envers les faibles, très sévère envers les puissants, surtout lorsqu’ils s’arrogent le pouvoir de parler au nom de Dieu. Polyglotte, auteur d’une nouvelle traduction du Nouveau Testament, défenseur du grec et de la culture antique, il n’eut de cesse de se battre contre les dogmes et les guerres, prêchant inlassablement la tolérance.
Yona Pinson, historienne de l’art et spécialiste de la folie à la Renaissance, nous fait découvrir le rôle essentiel du fou aux xᴠɪᵉ siècle, qui devient un personnage central des fêtes urbaines, du carnaval, du théâtre. L’Éloge de la folie est une source d’inspiration considérable pour les plus grands artistes, il façonne leur représentation de l’homme et peut être considéré comme le noyau d’un nouveau genre artistique satirique fondé sur la critique sociale. Yona Pinson nous guide dans les codes et les liens qui se tissent entre les peintres et le thème de la folie, et nous révèle leur intimité avec les multiples représentations du fou, symbole de tous les vices.
Parmi les nombreuses traductions existantes, nous avons choisi celle de Claude Blum car elle respecte sans doute le plus l’esprit et le ton du texte latin d’origine. Son oralité et les nuances des termes qu’a utilisé Érasme pour évoquer la folie sont fidèlement rendus en une langue rythmée et précise.
Yona Pinson analyse les 200 œuvres des peintres de la Renaissance du Nord et les 82 dessins d’Holbein reproduits dans le livre. Spécialiste de la représentation de la folie à la Renaissance, elle nous aide à comprendre une iconographie riche en symboles et en allusions, et nous permet de saisir le lien très fort qui unit ces œuvres au texte d’Érasme.
Les notes de Claude Blum, complétées par rapport à l’édition originale, reprennent de nombreux adages d’Érasme ainsi que des citations de la Bible et des auteurs grecs et latins auxquels il fait fréquemment allusion. Elles sont une source précieuse de renseignements mythologiques, historiques, religieux.
Jean-Christophe Saladin nous invite au cœur de la Renaissance et de la vie d’Érasme grâce à trois textes : « La tragicomédie de la Renaissance : un jeu de dupes ? », « 1511 : l’année de l’Éloge de la folie », « L’affaire Reuchlin et les Lettres des hommes obscurs », et deux tableaux chronologiques : l’un sur les écrivains et les peintres de la Renaissance, l’autre sur les personnages marquants du temps d’Érasme. Ces deux tableaux sont mis en regard des événements historiques, politiques et religieux.
Cette table analytique permet au lecteur de connaître les thèmes abordés par Érasme par le biais de la Folie dans chaque chapitre de l’Éloge de la folie.
Revue de Presse
Chaque année, les éditions Diane de Selliers publient un joyau de la littérature universelle, avec des illustrations qui en éclairent la portée. […] Remarquablement mis en scène par Diane de Selliers, cet Éloge de la folie est un bonheur pour l’oeil et pour l’esprit.
Lire, André Clavel
Un texte universel, magnifiquement illustré par les peintres qui ont mis en scène les folies de leur temps, de Bruegel à Bosch et de Cranach à Quentin Metsys, en passant par Holbein.
L’Express, André Clavel
Réjouissant, pour les yeux et l’esprit.
Beaux-Arts, Daphné Bétard
L’Éloge de la Folie en texte intégral traduit du latin, illustré en une somptueuse explosion de couleurs, mais aussi d’ironie, de bizarrerie et d’humour, par les plus grands peintres de la Renaissance du Nord. Sublime.
Le Figaro Magazine, Patrice de Méritens
Dans cette édition unique, tout concourt à la sublimation du texte : la traduction vivante, l’appareil critique de pointe, les reproductions d’œuvres d’artistes du xᴠɪᵉ siècle et les commentaires iconographiques. Une publication qui rend hommage à l’une des plus puissantes réflexions sur les débordements humains.
L’amour des livres, Gaëlle Matry
Portraits expressifs, paysages aux milles détails, scènes mythologiques et religieuses rythment la lecture du texte d’Érasme et en éclairent le sens.
L’Éventail
L’ouvrage, dans la grande tradition de l’éditrice Diane de Selliers, est un petit bijou.
Dernières nouvelles d’Alsace, Serge Hartmann