La Collection
25,5 × 34,6 cm 220 €
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180 fresques et mosaïques.
2 volumes reliés pleine page sous coffret illustré, 504 pages, 25,5 × 34,6 cm.
Dans une langue poétique et imagée brillamment rendue par la traduction de Marc Chouet, Virgile nous projette au cœur d’une aventure humaine d’une formidable intensité : de l’homme guerrier malgré lui au héros à la sagesse divine, Énée se construit tout au long du récit. Enée se construit tout au long du récit.
Fresques des villas de Pompéi, de Boscoreale, d’Herculanum, mosaïques des provinces romaines d’Italie du Sud, d’Afrique du Nord ou d’Asie Mineure … 180 œuvres font renaître sous nos yeux ce monde aujourd’hui disparu.
Les 180 œuvres présentées dans ce livre, pour la première fois mises en relation avec un texte littéraire, émerveillent par leur puissance d’évocation. Le charme éthéré des fresques des villas de Pompéi, d’Herculanum, de Boscoreale, de Rome, la puissance lumineuse des mosaïques des provinces romaines d’Italie du Sud, de Sicile, d’Afrique du Nord, d’Arabie ou d’Asie Mineure, font renaître sous nos yeux l’épopée légendaire des origines de Rome et le siècle d’Auguste. Cet ouvrage offre ainsi un vaste panorama de l’art pictural antique.
Une importante recherche iconographique menée à travers des fonds d’archéologues a permis d’identifier des œuvres rares, totalement inconnues du public Beaucoup de ces œuvres sont mal conservées et les campagnes de prise de vue ont souvent relevé du tour de force technique. Un travail d’enquête nous a aussi permis de retrouver des photographies en couleurs de chefs-d’œuvre aujourd’hui disparus. De même, certaines fresques n’étaient jusqu’à présent connues que par des archives photographiques en noir et blanc. Ces œuvres inestimables renouvellent et rendent plus vivante notre vision du monde antique.
Les pièces les plus anciennes présentées sont les fresques funéraires de Paestum datant du ᴠᵉ siècle av. J. C. Sont également reproduites une fresque étrusque de Vulci et des peintures ornant le sarcophage des Amazones de Tarquinia.
Viennent ensuite les mosaïques de Pella en Grèce, de la toute fin du iᴠᵉ siècle av. J.-C. et la fresque des porteurs de torche d’Agios Athanasios en Macédoine.
Des fresques plus tardives sont également reproduites : par exemple, la splendide scène de sacrifice du Mithraeum de Marino, dans le Latium, du ɪɪɪᵉ siècle ou l’émouvant banquet de la tombe de Constanza, en Roumanie.
La période de création est plus vaste puisqu’elle commence au ɪɪɪᵉ siècle av. J.-C. et s’étend jusqu’au iᴠᵉ siècle apr. J.-C. L’art de la mosaïque connut un développement extraordinaire en particulier dans les provinces romaines d’Afrique du Nord, d’Arabie et d’Asie Mineure. La majeure partie de ces mosaïques date de la latinité tardive (ɪɪᵉ-iᴠᵉ siècle).
Virgile a voulu donner une forme poétique à la légende selon laquelle la Ville était une résurgence – magnifique – de Troie, établissant ainsi sur des bases prestigieuses la grandeur romaine. Cette légende répandue racontait comment un Troyen de très haute noblesse avait échappé à la ruine de sa ville et, s’embarquant vers l’occident, avait fini par prendre pied en Italie, au Latium, et par gagner le droit d’y installer ses compagnons et ses dieux. La branche troyenne croissait en établissant notamment la ville d’Albe, se mêlait aux Latins indigènes et c’est issu de cette lignée que Romulus fondait trois siècles plus tard la ville à laquelle il donnait son nom. C’est donc bien Romulus qui est le fondateur de Rome. Mais toute cette extraordinaire aventure a d’abord reposé sur les épaules du Troyen Énée, fils d’Anchise et de la déesse Vénus, dont les exploits se perdent dans la pénombre des temps historico-légendaires.
Les grandes lignes peuvent en être ainsi tracées. Troie, victime des dieux qui lui sont hostiles, tombe dans le sang et les flammes. Investi d’une mission supérieure, transplanter ailleurs sa cité, Énée échappe au massacre avec une troupe de compagnons. Il construit une flotte et part à la recherche de la terre prédestinée qui ne cesse de se dérober. Après six ans de navigation, marquée par des escales provisoires, des espoirs de fondation déçus et de nombreuses épreuves, surtout l’escale africaine, l’amour et la mort de Didon, et, à Cumes, la descente dans le monde des morts, les Troyens touchent enfin à la terre qui leur était promise, le Latium. […] Pacifique, Énée se heurte à la résistance des indigènes. Les dieux s’en mêlent et bientôt le conflit devient inéluctable. Pour ne pas être balayés, les Troyens ont besoin d’alliés qu’Énée se ménage (Arcadiens émigrés, Étrusques). La guerre cruelle se déchaîne alors, semant la mort et la désolation dans les deux camps jusqu’au moment où un combat singulier voit la victoire d’Énée sur Turnus, le chef rutule.
Du point de vue littéraire (non le moins important), cette matière fournit à Virgile un long voyage et de grands combats. Du point de vue historique, cette légende donnait à Rome le droit de revendiquer des origines aussi anciennes que celles de la Grèce dont la guerre de Troie marque le point de départ dans l’Histoire. Du point de vue politique, célébrer Énée, c’était indirectement, et plus subtilement, célébrer Auguste, adopté par César qui faisait remonter sa famille, la gens Iulia, jusqu’à Iulus, fils d’Énée, petit-fils de Vénus.
Avec ses dix mille vers éclatants de vie et de majesté, l’Énéide est un modèle absolu de poésie classique. Dans une langue sonore et imagée, Virgile nous projette au cœur d’une aventure humaine d’une formidable intensité. L’errance d’Énée et de ses compagnons, leur lutte pour une terre où s’établir, les conflits politiques et les guerres, l’amour et l’amitié, le courage, les interrogations religieuses ou métaphysiques face à la souffrance et à la mort, traversent l’œuvre et la nourrissent. Virgile nous offre avec l’Énéide un véritable miroir de la destinée humaine.
Professeur à l’Université Paris III La Sorbonne nouvelle, spécialiste de Virgile et de Pompéi, Philippe Heuzé nous fait partager son enthousiasme pour la culture latine. Il souligne l’importance de l’image dans l’Énéide et accompagne le lecteur dans une réflexion passionnante sur les liens ténus entre poésie et œuvre d’art. C’est la source même de l’émotion que cette magnifique préface éclaire ainsi.
Nous avons choisi pour cette édition la traduction en alexandrins libres de Marc Chouet. Lumineuse, elle renouvelle la lecture de ce texte fondamental et son sublime souffle épique résonne d’accents raciniens. Proche de la lettre mais surtout de l’esprit du récit, sa traduction restitue l’élan de cette œuvre deux fois millénaire, inspiratrice de tous les poètes jusqu’à l’époque moderne.
Ce colossal travail, entrepris après la traduction des Géorgiques, fut longtemps peaufiné et publié pour la première fois chez Alexandre Jullien, à Genève, en 1985. C’est cette traduction époustouflante, très légèrement corrigée lors de l’édition Slatkine de Genève en 2007, qui est proposée ici.
Esprit humaniste, pénétré de la langue et de la culture latine, Marc Chouet savait que le latin n’est pas une langue morte et que les œuvres classiques ont encore beaucoup à dire, que les œuvres latines constituent un fondement essentiel de la littérature occidentale.
Une carte du voyage d’Énée, une chronologie, entre légende et histoire, de la Grèce, de Rome et de Carthage, une généalogie d’Énée et un glossaire des noms et des lieux cités sont présentés à la fin du premier volume. Cet appareil permet au lecteur de mieux appréhender l’Énéide et de replacer ce chef-d’œuvre dans son contexte mythologique et dans le contexte historique de l’Empire romain.
Dans « La collection », un second volume reproduit le texte intégral de l’Énéide en latin, ainsi que les miniatures d’un des deux plus anciens manuscrits conservés illustrant l’Énéide, le Vergilius Romanus, codex du ᴠᵉ siècle qui transcrit les œuvres complètes de Virgile. La bibliothèque Apostolique Vaticane a exceptionnellement autorisé la publication des onze pages consacrées à l’Énéide. L’intérêt culturel et esthétique de ces miniatures est souligné dans un commentaire de Virginie Lérot, normalienne, agrégée de lettres classiques, accompagnant chaque image.
Dans « La petite collection », nous avons reproduit après la traduction, sur un papier différent, le texte original en latin. Il nous invite à retrouver la musicalité et le rythme du texte tel que l’a composé Virgile.
La grande force de cette édition, outre la puissance quasi racinienne des vers de M. Chouet, est son incroyable richesse iconographique. Maquette soignée, photogravure remarquable, tout contribue au plaisir de lire.
Religion et Histoire
Le choix des illustrations est d’une richesse remarquable et la qualité des reproductions, comme toujours, irréprochable. Au plaisir d’admirer ces images, joint à celui de la lecture du texte, viennent s’ajouter une introduction de Philippe Heuzé, un ensemble d’annexes et, luxe suprême, le texte original en latin.
Connaissance des arts
Comment redonner vie à ce classique des classiques ? En l’illustrant de nombreuses fresques, parmi lesquelles celles de Pompéi, qui viennent à leur façon donner au texte une sorte de traduction visuelle. À la merveilleuse poésie de la langue vient ainsi répondre la fragilité de ces peintures merveilleuses. […] Une superbe édition.
Le Nouvel Observateur, Bernard Geniès
Avec la fragilité si émouvante de ces peintures murales et de ces fresques exhumées et aussitôt menacées d’effacement, c’est la vulnérabilité saisissante de toute grandeur qui s’impose. La conversation entre le poème et l’image subjugue.
Le Monde, Philippe-Jean Catinchi
L’éditrice Diane de Selliers nous […] invite ici avec, pour mieux nous séduire, la reproduction de fresques de Pompéi ou d’Étrurie, de peintures romaines tardives dénichées dans le pourtour méditerranéen, de mosaïques, en Sicile ou en Tunisie, en bref, une formidable machine à rêver, à imaginer et à voir, tout simplement, les épisodes illustrés de l’Énéide.
Le Figaro littéraire, Frédéric Vitoux
Le résultat est aussi parlant que somptueux. Et même les peintures estompées ou altérées par le temps vibrent d’une secrète fragilité qui rend plus précieux ce qui a survécu au naufrage des siècles.
La Libre Belgique, Jacques Franck
Un des grands intérêts de l’ouvrage tient au travail de mise en correspondance des images et des vers sur un plan tantôt symbolique, tantôt thématique.
Le Magazine littéraire
Les fresques et les mosaïques choisies ici, qui en elles-mêmes eussent déjà fait un magnifique volume d’art, donnent […] un univers au monde qu’est déjà le poème, et l’ouvrent à des dimensions infinies. Alliant de façon si subtile le texte et les représentations visuelles, l’ouvrage est d’une stupéfiante beauté.
Libération, Robert Maggiori