La Collection (etr.)
450 pages, 24,5 x 33 cm 195 €
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207 miniatures persanes, turques, afghanes et indopakistanaises xɪᴠᵉ au xᴠɪɪᵉ siècle.
Chef-d’œuvre écrit à la fin du xɪɪᵉ siècle, ce poème chante le voyage de milliers d’oiseaux en quête de la Sîmorgh, manifestation visible du divin. 207 miniatures persanes, turques et indo-pakistanaises du xɪᴠᵉ au xᴠɪɪᵉ siècle, puisées dans les trésors des collections d’art persan et islamique du monde entier, accompagnent les anecdotes littéraires, philosophiques et spirituelles qui ponctuent le texte. Leur valeur symbolique est mise en lumière par les commentaires de Michael Barry.
Du Bosphore au Gange, Le Cantique des oiseaux fut une éternelle source d’inspiration. Les images reproduites offrent un panorama inédit de la peinture musulmane d’Orient. Créées exclusivement pour des princes, dans les ateliers royaux d’Iran, d’Afghanistan, de Turquie et d’Inde, elles illustrent les symboles mystiques qu’Attâr a répandu tout au long de son poème.
À travers les représentations de toutes les écoles de peintures, le lecteur perçoit les influences multiples qui ont façonné la miniature persane, depuis les influences chinoises introduites lors des invasions mongoles. D’Istanbul à Hérat et jusqu’à Delhi, les styles évoluent, se croisent, et les œuvres trahissent toujours l’influence réelle qu’exerce Le Cantique des oiseaux sur leurs auteurs, de la Perse à l’Inde.
Plus de 200 peintures ont été sélectionnées parmi les plus beaux manuscrits d’Orient. Les recherches ont été menées au sein des collections publiques et privées d’art islamique en Europe et aux États-Unis, mais surtout au Proche et Moyen-Orient. C’est ainsi que l’on peut voir dans cette édition les trésors difficiles d’accès des musées de Téhéran, de Topkapi, du Caire ou encore de Kaboul, dont une œuvre rare, probablement détruite lors des bombardements qui frappèrent la ville en 1978, heureusement immortalisée par l’appareil du photographe Roland Michaud.
L’œuvre phare de l’ouvrage reste sans nul doute le manuscrit royal du Cantique des oiseaux de
1487 conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Il comporte huit chefs-d’œuvre réalisés par les plus grands maîtres de la miniature persane. Nous avons reproduit ces peintures dans leur intégralité ainsi que quelques détails sublimes, qui constituent des œuvres à part entière et montrent la finesse et la subtilité de la miniature persane.
Il faut, pour aborder Le Cantique des oiseaux, oublier ses repères, laisser son âme s’envoler vers des contrées inconnues. Avec humilité… Humilité face à une langue nouvelle dont les métaphores sont souvent teintées de larmes et de sang, humilité au cœur d’un texte où poésie et mystique sont intimement mêlées. Mais quelle aventure exaltante !
Brûlés par le désir de trouver leur Roi, tous les oiseaux du monde se réunissent, et guidés par la huppe, messagère de Salomon, ils décident de s’envoler vers Sîmorgh, l’Être divin, qui vit sur les hauteurs du mont mythique Qâf.
La Huppe connaît le long et difficile voyage, elle en sait les dangers et les épreuves. Il faudra traverser les sept vallées successives du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité, de la Perplexité, du Dénuement et de l’Anéantissement, pour parvenir enfin jusqu’au Trône royal.
Les oiseaux hésitent à prendre leur envol, encore prisonniers des biens de ce bas monde. La Huppe conte alors à chacun une histoire de sagesse, dans une mise en abyme qui invite à abandonner tous les vains attachements terrestres, à renoncer à soi-même pour entreprendre le voyage. Car au bout du chemin, il y a l’Être Aimé, Merveille des merveilles. Seuls trente oiseaux parviennent à leur but, mais ne trouvent en Sîmorgh que le reflet d’eux-mêmes. L’Être suprême, invisible splendeur, échappe au regard, Lui qui est pourtant là au tréfonds de chaque âme.
La mosaïque d’histoires qui émaillent Le Cantique des Oiseaux illustre l’enseignement d’Attâr, tout en révélant du poète son immense culture. ’Attâr puise en effet son inspiration à différentes sources : il trouve dans le Coran ses figures mythiques, il invoque les héros de l’histoire de la Perse et reprend les classiques de la littérature profane (les amours de Madjnûn et Leylî). Le poète érudit charge de mille symboles ces récits enchâssés dans le poème central, et les présente toujours à l’aune du soufisme. Aussi n’a-t-il de cesse d’exalter à travers eux les valeurs qui sont siennes – l’humilité, la piété, la tendresse et l’indulgence – et d’exhorter à l’abandon de soi dans la quête de l’Être Aimé.
Né vers 1158 à Nichapur, au nord-est de l’Iran, ’Attâr – dont le nom signifie littéralement « parfumeur » et « droguiste » – y exerça le métier d’apothicaire. La légende raconte qu’un derviche mendiant à qui il refusait l’aumône mourut brutalement devant son étal, après lui avoir fait prendre conscience que ses biens matériels n’étaient pas la vraie richesse et que la mort pouvait frapper à tout moment. Cet événement saisissant décida de sa conversion au soufisme : il quitta son commerce pour se consacrer à une vie mystique, faite de méditation et d’ascèse.
’Attâr rédigea de nombreux ouvrages, qui comptent parmi les œuvres majeures de la littérature persane. Il y insuffle les idées du soufisme. Aussi, pionnier de la poésie mystique en langue persane, il ouvre la voie à un genre qui mêle inextricablement le poétique et le spirituel. Ses récits sont des voyages initiatiques dont il se fait le guide, et à travers lesquels il diffuse sa pensée.
’Attâr mourut vers 1221, lors de l’invasion de la Perse par les armées de Gengis Khan. Un mausolée érigé en son honneur à Nichapur, au xᴠᵉ siècle, est aujourd’hui encore un lieu de pèlerinage.
Dans « L’envol », Leili Anvar nous présente ’Attâr et nous initie aux arcanes de la poésie soufie. Elle prépare à la lecture en éclairant le sens profond du long poème qu’il a écrit en 1177, tout en invitant à se laisser porter par son souffle lyrique.
Dans « Le voyage de traduire », Leili Anvar nous parle de sa proximité depuis son enfance avec le poème d’Attar, qu’elle a d’abord lu et étudié en persan avant de consacrer quatre ans à l’immense défi de sa traduction en vers : « Lire, lire encore, pour saisir les différentes strates du sens, s’imprégner de la musique, se laisser submerger par l’émotion, puis revenir à la raison », telle fut sa démarche.
Leili Anvar est normalienne, agrégée et docteur en littérature. De père iranien et de mère française, elle est maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Traductrice et spécialiste de la littérature mystique et de l’écriture féminine, elle a travaillé notamment sur la littérature amoureuse et ses développements spirituels ainsi que sur l’importance de la voix des femmes dans l’Iran et l’Afghanistan actuels.
Dans son introduction à l’iconographie du Cantique des Oiseaux, Michael Barry retrace l’histoire de Sîmorgh, l’Oiseau solaire, l’Oiseau de feu, « divinité suprême » vers laquelle les oiseaux du poème d’Attâr vont cheminer, dont nous trouvons trace déjà en Chine ancienne et qui deviendra l’emblème de la Perse.
Il raconte également l’évolution de l’interprétation du hadith du Prophète interdisant la peinture figurative, néanmoins très présente dans les cours royales. Enfin, il nous parle des artistes et de leurs influences mutuelles du xɪᴠᵉ au xᴠɪɪᵉ siècle, des rives du Bosphore à celles du Gange.
Spécialiste incontesté de la miniature persane, Michael Barry est professeur au Département d’études proche-orientales à l’université de Princeton, ancien président du comité de conseil du Département d’art islamique du Metropolitan Museum of Art de New York, et conseiller auprès de l’Aga Khan pour le musée d’art islamique de Toronto.
En regard de chaque illustration, un commentaire explique le texte et l’œuvre qui l’accompagne. Cette lecture croisée permet de mieux comprendre à la fois l’illustration et la pensée d’Attâr, et révèle au lecteur les symboles mystiques présents dans les peintures.
Rédigés par Michael Barry, spécialiste de la miniature persane, ils apportent au lecteur des éléments indispensables de compréhension sur la peinture islamique et ses symboles.
Leili Anvar a enrichi ces commentaires de remarques spécifiques au poème d’Attâr, qui offrent les clefs d’interprétation du Cantique.
Les notes du texte donnent les références précises des versets coraniques auxquels ’Attâr fait allusion tout au long de son poème. Pour mieux comprendre ces références sans toutefois altérer le plaisir d’une lecture immédiate du texte, le lecteur pourra retrouver ces versets dans leur intégralité à la fin de l’ouvrage.
En fin d’ouvrage, un glossaire recense et définit les notions, termes et personnages principaux rencontrés tout au long du poème et des commentaires. Véritable outil pour le lecteur, il accompagne la compréhension du texte et permet de situer les éléments dans leur contexte historique, religieux ou littéraire.
Une chronologie et une carte ancrent dans le temps et l’espace l’auteur et les illustrateurs du Cantique des Oiseaux. L’histoire en Islam d’orient est vue à l’aune des enjeux politico-religieux et des repères culturels et artistiques majeurs, depuis les débuts de l’islam au Proche-Orient jusqu’au déclin de l’empire moghol aux confins de l’Inde.
Écrite par Michael Barry, cette étude éclaire et prolonge la découverte des écoles de peintures et des principaux peintres représentés dans cet ouvrage. Elle tient compte de tous les bouleversements politiques et religieux qui influent sur les évolutions et l’épanouissement des arts. Cette analyse indispensable fait aussi état des influences et des échanges qui nourrissent au fil des siècles les travaux des grands peintres en l’Islam d’orient. En retraçant la filiation de ces artistes entre eux, elle offre une nouvelle compréhension des œuvres qui illustrent Le Cantique.
Diane de Selliers réussit un nouveau prodige avec cet ouvrage, dont la beauté des images le dispute à la beauté des mots. Envolons-nous avec ce Cantique des oiseaux, fable flamboyante, chef-d’œuvre du mysticisme soufi, écrit vers 1177 par le poète perse Farid od-din ’Attâr.
Les Échos, Philippe Chevilley
Cet ouvrage est un joyau de poésie avec cette apostille adressée au lecteur : « Mon œuvre porte en elle une vertu étrange. C’est que plus tu la lis, plus elle est généreuse. »
Lire, André Clavel.
Ce voyage céleste prend, dans ce livre magnifique, une dimension unique.
Stiletto, Laurence Benaïm
Dans une édition exigeante, Diane de Selliers offre en prime la riche symbolique de la peinture d’Orient.
Le Populaire, Robert Guinot
La grande force de Diane de Selliers est de réussir à chaque fois un mariage parfait entre le texte, l’image et les commentaires. Le Cantique des Oiseaux ne faillit pas a cette exigence, loin s’en faut.
L’Éventail, Nathalie Marchal
Un livre d’art inscrit dans l’exigence de qualité, à tout point de vue, qui caractérise les éditions de Diane de Selliers.
Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Serge Hartmann
Éblouissant de poésie et d’érudition, cet ouvrage est le fruit de cinq ans de travail.
Beaux-Arts
Splendeur de la poésie mystique perse dans ce luxueux ouvrage à partager.
La Vie
C’est un nouveau joyau du patrimoine universel que nous redécouvrons grâce à l’éditrice parisienne Diane de Selliers.
Le Temps
Michael Barry, Leili Anvar et Diane de Selliers ont reçu ce 8 février à Téhéran (Iran), le Prix International du Livre de l’Année pour Le Cantique des oiseaux illustré par la peinture en Islam d’orient.
Cette distinction prestigieuse, décernée une fois par an par le Ministère de la Culture iranien, récompense un ouvrage contribuant de façon significative à valoriser la culture persane dans le monde.
Le jury a particulièrement salué l’apport inestimable que représente cette édition du Cantique des oiseaux, tant au niveau de la traduction, la première versifiée du persan en français, que de la recherche iconographique et du travail d’édition.