Paul Baudry, La Madeleine pénitente, 1858, huile sur toile, Nantes, musée des Beaux-Arts

Samedi matin, dans une petite salle de l’université Paris VII, j’ai eu le plaisir de me glisser dans la peau d’une doctorante en Lettres et d’assister à une table ronde des Doctoriales de la Société des études romantiques et dix-neuviémistes autour de La Légende dorée. Les intervenants, tous chercheurs en histoire de l’art et en littérature, discutaient de la réception du récit de Jacques de Voragine dans les œuvres du XIXe siècle : Amandine Lebardier a d’abord évoqué les éditions du texte, leurs enjeux et leur réception au cours du siècle puis Magalie Myoupo a montré l’influence de Voragine sur Michelet et sa Légende d’or. Mathilde Leïchlé, notre stagiaire éditoriale, a ensuite apporté sa pierre à l’édifice en présentant ses recherches sur les représentations des saintes Marie-Madeleine, Thaïs, Pélagie et Marie l’Egyptienne par les peintres de la seconde moitié du XIXe et sur l’influence de Voragine dans les partis pris iconographiques de ces artistes. Toutes ont souligné l’importance renouvelée de la Légende en tant que source à laquelle sont venus puiser historiens, artistes et écrivains.

« Et de là ne résulte point que nous devions, aujourd’hui, admettre la vérité de tous ses récits : aucun d’eux, au moins dans le détail, n’est proprement article de foi. Mais par là s’explique que lui, l’auteur, admettant de toute son âme cette vérité, ait pu employer à ses récits une franchise, une chaleur d’imagination et un élan d’émotion qui, depuis des siècles, et aujourd’hui encore, les revêtent d’un charme où le lecteur le plus sceptique a peine à résister. Ce livre n’a si profondément touché tant de cœurs que parce qu’il a jailli, tout entier, du cœur. Et son unique objet était, précisément, de toucher les cœurs. » Teodor de Wyzewa, « Introduction », La Légende dorée de Jacques de Voragine illustrée par les peintres de la Renaissance italienne, Paris, Éditions Diane de Selliers, 2009, p. 20-22

Valentine Marguerat, responsable éditoriale.

Antonio Veneziano, Sainte Marie-Madeleine, peinture sur bois, XIVe siècle, Vatican, Pinacothèque