La Collection
23 × 31 cm 150 €
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57 dessins au lavis de bistre et 15 tableaux en couleurs de Fragonard.
54 dessins et gravures galants du xᴠɪɪɪᵉ siècle.
1 volume relié, 352 pages, 19 × 26 cm.
Émancipés des contraintes de la rhétorique et de la morale des Fables, les Contes sont avant tout une démonstration de liberté écrits par un La Fontaine tout autant conteur libertin que fabuliste pédagogue. En 1770, ils inspirent à Jean-Honoré Fragonard 57 dessins raffinés. Qualifiée de « plus beau livre au monde » avant d’entrer au musée du Petit Palais en 1934, cette œuvre secrète et unique attendait depuis plus de deux cents ans d’être offerte au public.
Fragonard, à l’heure où l’art galant, admis par la société, brillait de ses derniers feux, en donna lui aussi sa propre interprétation. C’est en 1770 que l’artiste entreprend l’illustration des Contes de La Fontaine et compose pour un mécène 57 dessins, qu’il rehausse d’un lavis de bistre, afin de confectionner un ouvrage unique.
Ce fut un coup de maître, prodige incontesté dans le domaine de l’illustration et chef-d’œuvre absolu du peintre. Réalisés dans une technique mixte de lavis bistre et de crayon, ces dessins synthétisent l’esprit du siècle et sont la plus pure expression de cette culture qui sut faire du plaisir un art et de l’art un plaisir.
En 1795, ces chefs-d’œuvre sont repris par Fragonard lui-même pour être traduits en gravure par les meilleurs artisans de l’époque. Seul le premier volume paraîtra.
Un amateur inconnu fit monter les 57 dessins dans deux grands volumes manuscrits, ornés et richement reliés, qui furent soustraits aux yeux du public. La réputation des dessins était telle, leur disparition si mystérieuse qu’ils en devinrent mythiques et qu’on parla de « plus beau livre du monde ». Propriété de divers amateurs éclairés depuis le xᴠɪɪɪᵉ siècle, les dessins entrèrent au musée du Petit Palais en 1934.
Pour notre édition des Contes, nous avons reproduit ces dessins dans toute leur originalité et leur beauté. Figurent également 15 tableaux en couleurs de Fragonard et 54 dessins et gravures galants du xᴠɪɪɪᵉ siècle. L’ensemble constitue un hommage au génie de Fragonard et de La Fontaine.
« Ce livre est licencieux… » écrit La Fontaine dans sa préface à la deuxième édition des Contes et Nouvelles en vers. Plus tard, pour contrer les critiques, il écrira la fameuse sentence : « Qui pense finement et s’exprime avec grâce / Fait tout passer car tout passe. » Écrits entre 1660 et 1675, les Contes connaissent un succès immédiat, malgré la censure d’une partie d’entre eux en 1675, et s’imposent rapidement comme l’une des sources principales de la culture galante, notamment sous la Régence et le règne de Louis XV.
Le génie de La Fontaine a été d’écrire sans jamais céder à une quelconque vulgarité. Son style est vif, amusant, plein d’esprit. Tout est suggéré, le lecteur devient son complice. Les maris sont trompés, les veuves s’amusent, les jeunes filles se laissent séduire… dans un style superbe. La Fontaine, puisant aux sources de l’Antiquité et de la Renaissance, a mis en vers tous les tours et détours de l’amour.
José-Luis de Los Llanos, spécialiste de l’art galant du xᴠɪɪɪᵉ siècle, est directeur du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Il fut, entre autres, commissaire de l’exposition « Fragonard et le dessin français au xᴠɪɪɪᵉ siècle dans les collections du Petit Palais ».
Dans son introduction, il présente le contexte historique et culturel des Contes et propose une histoire des différentes éditions du texte, permettant ainsi de connaître la réception qu’a connue l’œuvre de 1693 jusqu’à nos jours. Si les Contes furent officiellement interdits de publication, ils n’en connurent pas moins un immense succès et s’imposèrent comme une des sources principales de l’art galant à laquelle puisèrent Fragonard et les plus grands peintres.
José-Luis de Los Llanos livre son analyse historique et critique de l’œuvre. En prenant appui sur les autres illustrateurs des Contes et sur la production artistique de l’époque, il établit un parallèle particulièrement intéressant et novateur entre La Fontaine et Fragonard. En appui de son étude, 60 dessins, gravures et tableaux de Lancret, Vleughels, Boucher, Subleyras, Cochin ou Eisen complètent l’iconographie du livre.
Quel bonheur ! Les siècles ont passé, le génie a fait le reste. Fragonard se montre ici époustouflant, rapide, tendre et drôle. On ne pouvait rêver tandem plus parfait. Le xᴠɪɪɪᵉ siècle donnant le bras au xᴠɪɪᵉ siècle : musique !
La Croix, Michel Crépu
Un mariage tout à fait réussi qui se passe de commentaires. « Faire un Frago » dans le monde de l’édition d’art signifie réussir une reproduction particulièrement délicate. Ce qui est le cas pour cette édition. Les bistres, les blancs cassés, le moindre trait de plume est ici reproduit avec une parfaite justesse. Bref, un fort galant ouvrage.
Le Point, Jean Pierrard
Deux siècles après Didot, un éditeur plus heureux a réussi cette fois à mener l’affaire à son terme et obtenu un gros volume très bien fait dont les mères conseilleront la lecture à leurs filles.
Le Monde, Philippe Dagen
Jean-Honoré Fragonard apporte à ces fêtes galantes des dessins coquins et raffinés qui illustrent à merveille l’univers de La Fontaine. Raffiné : c’est aussi le mot qui convient spontanément pour qualifier le travail éditorial de Diane de Selliers.
Figaro Magazine, Étienne de Montety
Parler ici de « beau livre » est la moindre des choses. L’ouvrage est parfaitement harmonieux et offre un vrai plaisir de contemplation, de consultation et de lecture. Il est de ces livres qu’on achète pour les offrir, et qu’on finit par garder pour soi. Une tentation égoïste bien compréhensible…
Point de vue, Xavier Houssin
Cette privauté d’esthète riche est aujourd’hui accessible à tous grâce à la bonne idée qu’a eue un éditeur de faire une publication digne de ce petit trésor. Un bon papier, une belle typographie, les sourcilleuses reproductions qu’exigeait la subtilité lumineuse de Fragonard, le tout fait un livre vraiment beau, ce qui est beaucoup mieux qu’un beau livre.
Libération, Gérard Dupuy